Ces familles bénéficiaires occupaient jusque-là des caves et des terrasses d'immeubles menaçant ruine. Pas moins de 671 familles de Belouizdad seront relogées d'ici la fin de l'année en cours, a-t-on appris de Taïb Abdellah, vice-président chargé de l'aménagement, de l'urbanisme, du tourisme et de l'artisanat à l'APC de Belouizdad (ex-Belcourt) : "On recense 671 familles d'heureuses attributaires d'un logement neuf d'ici le quatrième trimestre de l'année en cours, parmi lesquelles on dénombre 520 familles qui résident dans les caves et les terrasses d'immeubles." Pour une bonne nouvelle, c'en est une ! Du fait, qu'il s'agit d'évacuer, le plus vite serait le mieux, l'inouï chiffre de 22 bâtisses qui menacent ruine, dit-on ! "Bien entendu, l'ordre de priorité est d'ores et déjà arrêté, puisqu'il convient de vider d'abord de leurs occupants les biens immeubles classés dans la catégorie IMR ainsi que les habitants du bidonville d'El-Hamma, au nombre d'une trentaine de familles d'ici le 31 décembre prochain", a tenu à préciser notre interlocuteur. Autre zone à urbaniser en priorité, le bidonville sis au 72, rue de l'Egalité (sic) situé dans le mythique quartier d'El-Hamma, si cher au cœur du chanteur chaâbi Abdelmadjid Meskoud, l'auteur de l'indétrônable tube D'zaïr El-Âssima. Seulement, l'évacuation des habitants sera suivie de l'inévitable démolition de l'immeuble 6 rue Robert-Rondon et l'édifice situé au 24 rue Mohamed-Douar. En ce sens, tout n'est qu'"IMR" à Belouizdad, où il est question d'évacuer également l'îlot d'immeubles établi aux 11, 13, 15 et 17 rue Ahmed-Mostfaoui ainsi que l'enfilade d'immeubles située au 8, 17 et 19 rue Abderrahmane-Hamoui. C'en est ainsi jusqu'au cœur même de Belouizdad, notamment à Laâqiba où l'urgence de l'heure est d'éloigner le danger dit de "mitoyenneté" de la bâtisse fragilisée qui menace la vie d'autrui. "C'est le cas du groupe d'immeubles 28, 31 et 34 rue Abdelkader-Chaal. Outre ce douloureux constat, il est prévu de démolir l'immeuble sis au 5 rue Ahmed-Zeboudji ainsi que l'immeuble établi au 43 rue Cheikh-El-Kamel", a ajouté notre interlocuteur. S'agissant du relogement des habitants des caves et des terrasses, notre interlocuteur dira : "Seuls les habitants d'immeubles, propriété d'organismes logeurs de l'état, ouvrent droit au relogement, d'où l'exclusion de fait des résidents d'immeubles à caractère privé." Mais peut-être bien que d'ici là l'autorité consentira à la levée d'une mesure que d'aucuns qualifient d'impopulaire. C'est dire qu'au rythme où va l'érosion de l'aspect urbain de Belouizdad, force est de convenir qu'il ne restera plus grand-chose du patrimoine bâti dans le style architectural haussmannien de l'ancien quartier de Belcourt. Sinon des placettes. En ce sens, il ne se passe pas un jour sans qu'un groupe d'immeubles s'émiette et participe à réduire le bastion de la résistance et du 11 décembre 1960 à une... peau de chagrin. Pour s'en convaincre, la cage d'escalier de l'immeuble dit "La foncière", au 124, rue Mohamed-Belouizdad, n'est guère rassurante. Mitoyen du centre culturel du 11-Décembre-1960, l'immeuble où avaient vécu, dit-on, l'écrivain Albert Camus et ses parents n'est plus qu'un amas de ruines. Pour rappel, il y eut 79 cas d'IMR indexés sur la liste d'inventaire arrêtée au 31 décembre 2010, en raison de l'état de délabrement qu'avait aggravé le séisme du 21 mai 2003 de Boumerdès. Et depuis, on n'en compte plus les pâtés d'immeubles qu'avait endommagé le séisme du 1er août 2014, où une seconde "portion" de 48 immeubles est venue se greffer avec la traumatisante indication Rouge 5 badigeonnée sur les façades d'immeubles en accord avec les résultats d'expertise de l'équipe de techniciens de l'organisme du CTC-centre, a conclu Taïb Abdellah L. N.