« Arabesque Américaine : Le rôle des États-Unis dans les révoltes de la rue arabe » est le titre de son livre dont la sortie officielle est prévue la semaine prochaine au Québec (Canada) aux éditions Michel Brûlé. Pour ce docteur en physique et récipiendaire d'une multitude de prix d'excellence au Canada « Il est clair que ce ne sont pas les Etats-Unis qui ont fait cette révolution, mais il n'en demeure pas moins que ce sont eux qui ont accompagné et encadré les principaux activistes que ce soit en Tunisie, en Egypte et dans les autres pays arabes à travers leur formation et ce bien avant le début de la contestation». Une formation assurée par des organismes américains qui « exportent la démocratie » tels que l‘USAID, la National Endowment for Democracy (NED), la Freedom House ou l'Open Society Institute. Plusieurs dizaines d'ONG arabes de l'Atlantique au Golfe, dont quelques algériennes, ont en bénéficié de leur aide à travers des sessions de formation ou des subventions directes. Le lien entre les dirigeants de Twitter, Facebook et Google avec l'administration américaine et leurs rôles sont aussi analysés le long de cet ouvrage de 120 pages aux multiples notes et références. Un travail de longue haleine qui a permis aux Etats-Unis, comme ce fut le cas pour les révolutions colorées en Europe de l'Est, de surfer sur la vague de la révolte et de ne pas l'avoir en face. « Bizarrement, aucun drapeau américain n'a été brûlé pendant la contestation. La logique aurait voulu que les foules huent ceux qui ont soutenu les autocrates pendant des décennies », affirme celui qui trouve déplacé qu'on l'accuse de verser dans la théorie du complot ou de suggérer que le monde arabe est incapable de se débarrasser de ses dictateurs sans l'intervention des pays occidentaux. Bien au contraire son livre regorge de note et de références vérifiables. L'auteur met en garde le lecteur contre toute mauvaise interprétation de ses intentions : « …Il n'y est, en aucun cas, question de cautionner les régimes autocratiques qui ont longtemps régné sans partage sur les pays arabes ni de minimiser l'engagement, l'abnégation et la fougue des mouvements populaires qui ont mené (ou qui vont mener) à la chute des régimes despotiques et à la fuite de leurs dirigeants». Ahmed Bensaada soutient que son seul souci, pendant la rédaction de son ouvrage, était d'avoir la vision la plus objective possible sur le rôle des Etats-Unis dans la révolte actuelle en se basant sur des sources publiques. Il a d'ailleurs mis cette citation au début de son livre : «Il y a pire que de ne pas être informé, c'est penser l'être».