Ainsi, la grève des postiers se répercute négativement sur les retraités et les travailleurs; voulant retirer leur argent, ils se retrouvent lourdement pénalisés, contraints à rester dans la dèche et à ravaler leur colère devant des guichets qui leur sont fermés au nez. C'est d'ailleurs ce qui a poussé, avant-hier, certains usagers à bloquer le boulevard Kaddour Boumedous, exigeant d'être payés. Par ailleurs, l'entreprise du transport (ETC), -bus et téléphérique-, est également paralysée depuis deux jours par un mouvement de protestation. Au-delà du caractère légitime des revendications socioprofessionnelles de ces catégories de travailleurs et du droit d'exercice syndical, avec celui du recours à la grève, il faut constater que les Constantinois sont obligés de rester cloîtrés chez eux, renonçant à tout droit à la mobilité. A qui donc la faute si les uns et les autres se disent être dans leur bon droit ? Dans ce fouillis ahurissant, les dérapages deviennent le lot quotidien des ménages, qui n'ont plus où donner du couffin pour subvenir aux besoins de leurs familles. De ces dérapages, l'on relève celui des services de la poste et télécommunications dont le personnel, censé être en grève, à ouvert, mardi dernier, des guichets «provisoires » – spéciaux plutôt – au niveau de l'agence des chèques postaux, sise à Boussouf, pour payer le personnel de l'ANP. Rien que ça ! Une opération organisée en catimini, nous confie un agent de la poste. Les autres fonctionnaires, à l'exemple de ceux du CHU, qui n'ont pas encore perçu leurs salaires, ou de ces retraités, qui dès demain se mettront en file devant les guichets, ils devront attendre la fin de la grève sans pouvoir prétendre eux aussi à un traitement de faveur. Sinon, il ne leur restera plus qu'à recourir à un débrayage contre la grève.