Ce nouveau rythme chamboulera, à coup sûr, les habitudes héritées de l'ancien système. Le nouveau week-end (vendredi-samedi) est entré en vigueur officiellement depuis hier pour les Algériens laissant sur le carreau l'ancien repos hebdomadaire (jeudi-vendredi) en vigueur depuis 33 ans. Tous les travailleurs du secteur économique ont bénéficié de trois jours (jeudi, vendredi et samedi) de repos consécutif, un véritable cadeau offert par le gouvernement en ces temps de canicule. Un nouveau rythme qui chamboulera un peu les habitudes dès l'entrée en vigueur du week-end semi-universel décidé lors du dernier Conseil des ministres. Si la journée de vendredi a été consacrée jour de repos officiel et sacrée pour cause de la prière du vendredi, celle de samedi est considérée comme jour de repos. Depuis quelques années, un large débat s'était instauré en Algérie à propos du week-end universel. Deux tendances lourdes s'affrontaient autour du sujet. D'un côté, les partisans du retour pur et simple au week-end universel, ces derniers se recrutaient généralement dans la sphère économique, et de l'autre, les partisans du maintien du week-end algérien instauré depuis 1975. Les défenseurs de cette dernière thèse se retrouvent exclusivement dans la sphère politico-religieuse qui refuse tout alignement systématique sur le mode occidental. Pris entre deux feux, les pouvoirs publics ont coupé la poire en deux. Le réaménagement du week-end va créer sans doute une véritable cacophonie aux conséquences non encore mesurées. Déjà le système éducatif dans ses différents paliers a du mal à synchroniser sa démarche. Si l'enseignement supérieur a déjà tranché sur la question, le vendredi est dispensé des cours, le cycle primaire et moyen n'a pas encore résolu l'équation. Le département de Benbouzid n'a jusqu'à présent pris aucune mesure se contentant de suivre de loin le débat instauré via la presse. Le département de l'Education va-t-il lui aussi succomber aux multiples pressions et s'aligner sur son alter ego de l'enseignement supérieur ou faire cavalier seul et laisser cette demi-journée de vendredi ouverte aux cours? Même la presse nationale a du mal à accorder ses violons. Une partie de la presse, principalement privée, a décidé de paraître le vendredi et de faire l'impasse sur la journée de samedi et vice versa pour l'autre partie. Qui a raison qui a tort? Les jours à venir diront qui des deux avait raison. Seuls les secteurs de la banque et des assurances et quelques entreprises privées (ArcelorMittal, NCA) ne sont pas touchés puisqu'ils avaient déjà procédé au réaménagement de leurs week-ends respectifs. Enfin, concernant les administrations, il a fallu la publication d'un communiqué de la Fonction publique pour que le flou entretenu autour de ce week-end soit enfin dissipé. Les modalités de fonctionnement de certaines administrations publiques et Epic travaillant directement avec le public ont été finalement levées par le dernier communiqué de la Fonction publique.