Avec la nouvelle mesure, le département de l'éducation brise la règle de l'uniformisation de l'emploi du temps au sein des établissements. C'est la confusion totale! Le nouveau week-end vendredi-samedi chamboule tout le comportement et les habitudes des Algériens. Deux mois après sa mise en application, les Algériens n'arrivent toujours pas à trouver leurs repères. Le pire nous vient du secteur de l'éducation qui vient de revoir sa copie. La dernière mesure du ministre de l'Education l'illustre parfaitement. Le département de Benbouzid a adressé une instruction aux directeurs de l'éducation de wilaya faisant état de la possibilité d'une réorganisation de la semaine scolaire dans les établissements d'enseignement. Ainsi, après avoir décrété le vendredi et samedi jours de repos hebdomadaire pour les travailleurs du secteur, le ministre de l'Education fait marche arrière en désavouant sa propre décision. Devant la difficulté que rencontre l'administration dans l'élaboration des emplois du temps, le ministre a fini par céder en acceptant l'idée d'un changement. Bien mieux, le ministre laisse libre choix aux directeurs d'établissement d'arrêter l'emploi du temps. En concertation avec les enseignants et les parents d'élèves, les directeurs des établissements vont arrêter définitivement l'emploi du temps. Dans un communiqué rendu public, mercredi dernier, le département de l'éducation accorde la possibilité de transférer les cours dispensés jeudi matin dans l'ancien système à mardi après-midi ou samedi matin ou encore samedi après-midi. Le ministère souligne également qu'il est possible de répartir les cours du jeudi matin sur les trois séances citées ou deux seulement en fonction de l'organisation de chaque établissement. «Le vendredi est le repos hebdomadaire officiel conformément au décret exécutif 09-244 du 22 juillet 2009 amendant le décret exécutif 97-59 du 9 mars 1997 qui fixe l'organisation des heures de travail et leur répartition dans les institutions et établissements publics», rappelle le ministère dans son communiqué. Cette journée ne peut en aucun cas être utilisée ou prise en considération dans le cas d'un changement d'emploi du temps. «Toutes les parties doivent assumer leur responsabilité entière, notamment les chefs d'établissements d'enseignement dans le traitement de cette question avec les moyens qui garantissent la meilleure scolarité pour nos enfants», conclut le communiqué du ministère. M.Benbouzid se désengage de toute responsabilité et renvoie la balle dans le camp des responsables régionaux. Cette décision va certainement provoquer une confusion dans le cursus scolaire. Avec cette nouvelle mesure, le département vient de briser la règle de l'uniformisation de l'emploi du temps au niveau de tous les établissements. La nouvelle décision du département de l'éducation a suscité, d'ores et déjà, de vives réactions. Les enseignants et les élèves sont contre cette nouvelle organisation. Le Syndicat national du personnel de l'éducation nationale prévient contre une éventuelle crise qui ne dit pas son nom. A l'instar de l'éducation, le fonctionnement des institutions étatiques est complètement chamboulé. «C'est l'anarchie totale», affirme un agent de l'administration. Les départements ministériels travaillent le samedi matin en récupération de la matinée de jeudi. Contrairement à ces institutions, l'Assemblée populaire nationale est de service samedi après-midi. Les postes, quant à elles, sont en service à plein temps. Il n' y a que le secteur bancaire qui n'a pas été déstabilisé par ce changement. Mais, selon certaines indiscrétions, cela ne saurait tarder. On parle de l'ouverture des banques soit vendredi matin, soit le passage carrément au week-end universel. Même les foyers n'ont pas échappé à cette révolution. Le nouveau repos a totalement bouleversé les habitudes familiales. Accoutumées à faire des courses le jeudi et à consacrer le vendredi à la prière, les familles sont obligées de modifier tout leur programme.