Le procès des 13 personnes impliquées dans les émeutes qui ont éclaté à Ghazaouet, après l'accident ayant fait 16 morts, aura lieu aujourd'hui au tribunal de la ville. Les pouvoirs publics, qui appréhendent fortement cette journée, ont tout mis en œuvre pour éviter d'autres débordements qui pourraient se produire après le verdict. La crainte est là, puisque le procureur avait requis entre 6 mois et 3 ans d'emprisonnement ferme. Par ailleurs, la tragédie du samedi 15 août a fait réagir les autorités par l'entremise du président de l'APC qui a signé un arrêté, le 18 août, interdisant aux véhicules de gros tonnage de circuler dans la ville pendant la journée. Ledit texte, publié sous le numéro 72/09, stipule que les véhicules de 10 tonnes et plus (chargés ou pas) sont interdits de circulation dans la ville, de 7 à 20h, à l'exception des véhicules lourds à destination du port de Ghazaouet. Rappelons que, suite à cet accident, de violentes émeutes avaient éclaté entre manifestants et services de sécurité renforcés. 27 personnes ont été arrêtées, dont des mineurs. 13 d'entre elles ont été inculpées et placées sous mandat de dépôt et comparaîtront devant le juge le 25 août. Le procureur de la République a requis trois ans de prison ferme. Par ailleurs, la section de Ghazaouet de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) nous a transmis un communiqué intitulé « Constat d'émeute » où il est mentionné que « les mutineries de Ghazaouet ont été causées principalement par les dégâts meurtriers provoqués par les hallaba (trafiquants de carburant) causant la mort de plusieurs personnes, et ce, malgré les pétitions, les lettres, les plaintes et les mises en garde ». La Ligue dénonce « le laxisme des pouvoirs publics et la non-prise en considération des attentes de la population, l'absence totale de dialogue entre la société civile et les pouvoirs publics et le fait que les associations soient ignorées, même pour l'octroi d'agrément qui est impossible… ». La LADDH condamne également « la violation flagrante des droits de l'homme, de l'enfant : les arrestations arbitraires des mineurs et des innocents, l'interdiction aux parents de voir leurs enfants arrêtés et absence des responsables pour une cellule de gestion de la crise… »