La saison estivale avance à grands pas. Comme de coutume, son ouverture officielle dans la wilaya de Tizi Ouzou est dans deux semaines. Les débats dans la ville côtière de Tigzirt, tournent beaucoup plus autour de la grève des agents communaux qui bouclent déjà une dizaine de jours de débrayage. Le décor des déchets ménagers assiégeant la ville de Tigzirt ne plaide pas, présentement, pour une saison estivale sereine. Les préparatifs, tels que la signalisation, le chaulage, le nettoyage des plages, entamés avant ce mouvement de revendication, sont aujourd'hui à l'arrêt. Des retards de plus. «Si cela continue, nous ne serions pas prêts», avoue le P/APC, M. Ighilahriz. La cession des parkings et autres portions de plages par adjudication, a subi le même sort pour les mêmes motifs. Si les week-ends enregistrent une certaine affluence à travers les plages et les artères de la ville, les jours ouvrables sont monotones. Un avis partagé par le gérant d'une pizzeria, située près de la station de taxis. Celui-ci nous indiquera qu'il faut plutôt attendre la fin des examens scolaires, voire leur proclamation, pour voir enfin la ville s'animer, car Tigzirt, de son avis, ne laisse personne indifférent. Ses plages, son port de plaisance et ses sites historiques sont autant d'atouts. L'hospitalité des Tigzirtois n'est pas étrangère à l'afflux des touristes, surtout des émigrés. L'office de tourisme local, l'auberge de jeunesse, travaillent dans le sens de valoriser davantage la destination vers cette région. A ce titre, le maire évoquera l'organisation d'une quinzaine artisanale en juillet prochain. Sauf que les professionnels du secteur touristique sont lassés de vivre le sempiternel problème du manque d'eau. C'est pourquoi tout le monde stocke ce liquide vital ou a recours aux citernes. Servie un jour sur deux, voire un jour sur quatre, cette source de vie se raréfie encore plus, au fur et à mesure d'aller vers le côté sud de la ville. La solution préconisée temporairement, selon le P/APC, consiste à raccorder le réservoir de Tlalta à celui de Cheurfa. Mais il n'est pas si sûr que tout le monde en aura accès, car «tout dépendra de la quantité pompée et des interventions de l'ADE sur le réseau de distribution», insistait M. Ighilahriz. Aussi, les habitants de l'antique Iomunium regrettent qu'une aussi belle ville comme Tigzirt en soit confrontée, des années durant, au problème d'eau potable. Un restaurateur, tout près de la poste, fera remarquer, non sans regret, qu'il ne faut pas s'étonner si le vacancier choisit une destination autre que Tigzirt, en raison de ce problème justement. Côté capacité d'accueil, le déficit en chambres d'hôtel sera, au pic de la saison, compensé par la location d'appartements privés. Une manne financière considérable à engranger si l'on se fie aux prix pratiqués. Le Mizrana, transformé en un véritable bijou après sa privatisation, vise le long terme. Le Numide, avec ses 25 chambres, est vide lors de notre passage. Dépité par une baisse drastique des réservations, son propriétaire songe déjà à changer d'activité. Il n'en peut plus face aux obstacles qui se dressent face à lui. L'absence d'animation, voire son interdiction carrément, ne cadre pas avec l'image festive et estivale de Tigzirt. «Les gens viennent, mais ne se défoulent pas ! Pas de spectacles», s'est contenté de nous dire un jeune attablé à la terrasse du café Feraoun, au centre ville. A deux pas de là, à l'hôtel Les Trois Frères, d'une capacité de 24 chambres, on est plutôt optimiste. Pour M. Kaouane, la réouverture effective à la circulation de la RN 24 reliant Dellys (Boumerdes) à Tigzirt et la route principale de la ville, sont des signes à même de booster l'activité touristique le long du littoral de la wilaya de Tizi Ouzou.