L�entr�e de l��t� en cours, � Tigzirt-sur-mer, a �t� pr�c�d�e par un coup de force de la loi dans certains secteurs d�activit� dit �touristiques� et signant par la m�me occasion l�assainissement de l�environnement public et la fin in�luctable de certains fl�aux sociaux. Longtemps consid�r� comme une plaque tournante de la prostitution et comme un paradis de so�lards, la cit� baln�aire s�est compl�tement m�tamorphos�e depuis quelques mois. Aujourd�hui, ces deux commerces jadis florissant et exploitant la d�tresse humaine ont �t� r�duits consid�rablement. En effet, les deux mamelles des estivants fauteurs de violence et de tapage diurne et nocturne se sont compl�tement taries. Pour rappel, le commerce de l�alcool et sur lequel se greffait tout un r�seau de prostitution avait atteint, depuis pr�s de deux d�cennies, des proportions effarantes au point que les habitants de la vile de Tigzirt-sur-mer se demandaient si le ph�nom�ne va conna�tre un jour au moins une r�gulation. Mais, chose promise chose due. L�actuelle assembl�e communale a pris l�engagement durant la campagne �lectorale des �lections partielles de Kabylie de g�rer d�une main de fer ce milieu. Pour illustrer la situation, il est utile de rappeler que la norme nationale r�gissant ce genre de commerce autorise un bar pour 1000 habitants. Or, dans la ville de Tigzirt qui compte quelque 5 000 r�sidants, il existe une quinzaine de points de vente d�alcool. Ces derniers se r�partissent entre les h�tels class�s, les restaurants avec boissons alcoolis�es, bars et d�p�ts de vente. Soit deux fois plus que les normes alg�riennes. Mais, �l�op�ration de l�assainissement de l�environnement public� conduite par les autorit�s locales depuis le printemps dernier a r�duit consid�rablement leur nombre. Il faut dire que ce ph�nom�ne quoi qu�il ait �t� install� dans la ville, n�a jamais cess� de faire l�objet de rejet et � provoquer de nombreuses p�titions adress�es aux autorit�s locales et r�gionales demandant l��radication totale de son existence. Les citoyens se plaignaient surtout des nuisances et d�sagr�ments qui s�y r�sultent et de la pr�sence visible et renforc�e des prostitu�es. La force publique s�est saisie du dossier et au cours de l�op�ration, elle a d�couvert le pot aux roses. En effet, nombre de g�rants et propri�taires de ces lieux travaillent dans l�ill�galit� depuis des ann�es voire des d�cennies pour certains d�entre eux sans qu�ils aient �t� un jour inqui�t�s par aucune autorit�. A ce jour une dizaine de commerces ont �t� ferm�s, causant, par un effet d�entra�nement, le d�part en masse des prostitu�es. Un d�part qui partage cependant la population locale en deux groupes bien d�finis. Il s�agit de ceux qu�aucune relation ne lie aux prostitu�es qui se f�licitent de leur d�part qu�ils assimilent �au nettoyage� de la ville et de ceux qui tirent un profit commercial de leur pr�sence et qui d�signent la suite de l�op�ration de l�assainissement de l�environnement public comme une �tentative d�asphyxier �conomiquement� la ville baln�aire. Un net recul d�affluence Les observateurs de la sc�ne locale � Tigzirt ont tous d�not� un net recul d�affluence en comparaison � la m�me p�riode de l�ann�e pass�e. Habituellement au mois de juillet, les rues de la ville grouillent d�une foule bigarr�e o� se m�lent l�autochtone, l�Alg�rois, les habitants de l�arri�re-pays et les �migr�s. Mais, cette ann�e, les rues de la ville baln�aire n�ont presque rien � envier � celles d�une ville de l�int�rieur. La station de fourgons desservant la ville de Tizi-Ouzou, seule porte de desserte, ne se caract�rise plus par ses l�gendaires bousculades chaque fin de journ�e. M�me les week-ends, l�activit� est loin d�enregistrer une forte intensit�. Cependant, le meilleur barom�tre de ce calcul demeure incontestablement la caisse des commer�ants. Ces derniers qui attendaient avec espoir l�arriv�e de la saison estivale avec ses milliers de visiteurs qui ne tiendront pas les cordons de la bourse trop serr�s afin d�amortir le d�ficit de l�ann�e, sont, pour l�heure, rest�s sur leur faim. �Pour moi, il n�y a presque aucune diff�rence avec la basse saison�, nous dit le g�rant d�un kiosque multiservices qui est, par excellence, une activit� de service qui prosp�re avec le mouvement des foules. �L�ann�e derni�re au mois de juillet, la recette moyenne quotidienne d�passait les 10 000 DA, � pr�sent, je ne fait que la moiti� de ce chiffre�, ajoute-t-il. Certains commer�ants jugent tout de m�me que �la saison n�est pas encore compromise� et ce, malgr� que le mois de juillet a tir� sa r�v�rence. Il reste tout le mois d�ao�t, esp�rent-ils. Pour rappel, avant l�ouverture officielle de la saison estivale, les autorit�s locales se sont donn�es tant de peine pour r�ussir la pr�paration et assurer un repos de qualit� aux estivants. De gros moyens ont �t� engag�s pour nettoyer les plages et les terrains environnants, le badigeonnage des rues de la ville et le chaulage des arbres, l�interdiction de squatter les plages, la r�gulation de la restauration rapide afin de pr�server la sant� publique, etc. En effet, cette activit� saisonni�re a �t� rigoureusement contr�l�e et soumise, pour la premi�re fois, � un registre du commerce. Mais en d�finitive tant d�efforts pour peu de r�sultats ! Le pr�sident de l�Office du tourisme Mohamed Azzouz, parlant du semi-�chec, estime que le retour de la s�curit� sur l�ensemble du littoral a permis � tout le monde d�aller o� bon leur semble et que la �chert� de nos villes c�ti�res fait que nos compatriotes choisissent aussi les pays voisins pour leurs vacances�. N�anmoins, il table sur �le mois d�ao�t, pour voir la ville prise d�assaut�. Et de poursuivre �cette ann�e, la mati�re � satisfaction r�side dans le retour des familles apr�s l�assainissement de l�environnement�. Toutefois, il est utile de noter que l�Office du tourisme de Tigzirt a �labor� une fiche technique de la pr�paration de la saison estivale d�une valeur de 300 millions de centimes, mais qui n�a pas �t� prise en consid�ration, malheureusement par les autorit�s sup�rieures. Par ailleurs, et pour ceux qui sont rest�s fid�les � Tigzirt, cette ann�e ils ont plut�t une certaine pr�f�rence pour la Grande Plage et boudent quelques peu celles de Tassalast et de Feraoun. Lors de notre passage au milieu de la semaine �coul�e, donc dans un jour ouvrable et vers 15h, la plage a �t� noire de monde. Des parasols abritant des familles du soleil dardant jonchent le sable fin sous le regard vigilant des �l�ments de la Protection civile et de la police des plages. En outre, les �l�ments de la Protection civile ont rempli convenablement leur mission puisque seul un mort noy� est enregistr� pour l�heure et ce drame est arriv� vers 21h, donc apr�s les heures de surveillance. Cette ann�e encore le d�sagr�able invit�, la m�duse en l�occurrence, arrive en force par mer froide. Enfin pour clore le chapitre et comme l�arriv�e en masse des estivants se fait toujours attendre dans le dernier mois de la saison, il est l�gitime de se demander si durant les ann�es pr�c�dentes, dans le bus ou le fourgon de transport qui ramenait un paisible p�re de famille avec ses enfants � une plage tigzirtoise ne transportait pas aussi de pervers personnages venus en qu�te de safari sexuel ou tout simplement d�un coin pour se so�ler ? Propret� et colonies La question de la propret� et de l�hygi�ne dans la ville de Tigzirt est une qualit� qu�on peut dire intrins�que. L�eau des plages est analys�e au moins une fois par semaine, par les techniciens du service de la pr�vention du secteur sanitaire de Tigzirt, pour �viter tout risque de maladie � transmission hydrique. Pour ce qui est des rues de la ville, les services de la voirie s�acquittent tant bien que mal de leur t�che et ce, malgr� le manque de moyens et la multiplication de la population et donc des rejets m�nagers. Les autorit�s locales, cette ann�e, ont install� des poubelles un peu partout dans les rues de la ville pour inciter les citoyens � observer un comportement plus �cologique en �vitant de jeter un peu partout leurs rejets. Ne d�rogeant pas � la r�gle, les colonies de vacances sont encore au rendez-vous cette saison dans la station baln�aire. En effet, le lyc�e Toumi qui pr�sente un espace d�accueil id�al est affect� au service de la famille de l��ducation. La structure assurant toutes la commodit�s est transform�e en camp de vacances pour accueillir les familles des enseignants et des travailleurs de l��ducation. Le CFPA a �galement accueilli les enfants des formateurs et ce, alors que le Croissant-Rouge alg�rien a �lu domicile dans l��cole primaire du 5-Juillet. Le groupe scolaire de Kheloufi sis au lotissement est de Tigzirt a, comme attendu, r�serv� aux familles des malades de l�association d�aide aux canc�reux El Fedjr. Ces familles qui, au fil du temps, ont tiss� des liens d�amiti� avec les habitants riverains et solidaires, appr�cient beaucoup leur s�jour curatif dans leur seconde famille. Enfin, le camp Ali-Yacine a, pour sa part, servi de camp pour les adh�rents de l�UNJA. L�impact des enl�vements La r�gion de la Kabylie maritime a connu ces derniers mois de nombreux enl�vements de citoyens suivis,en g�n�ral, de demandes de forte ran�on dont le dernier, perp�tr� � l�encontre du fils d�un imprimeur de Dra�-Ben-Khedda date d�un peu plus d�un mois. Ce qui a donn� une image d�une r�gion � haut risque et cela a influenc� fort n�gativement sur le d�roulement de la saison estivale � Tigzirt. Car, c�est connu, la s�curit� a toujours jou� un r�le important dans la direction � choisir. Et, ironie de l�histoire, justement la r�v�lation de Tigzirt comme une destination touristique pris�e, au d�but des ann�es 1990, a �t� le r�sultat de l�acharnement des groupes arm�s dans les stations baln�aires du centre du pays. En ce temps, la Kabylie maritime a �t� �pargn�e par la folie meurtri�re. Aussi, la destination de Tigzirt s�est impos�e avec force tout naturellement. Mais, aujourd�hui, la situation n�est plus ce qu�elle �tait et l�antique Iominium ne re�oit plus autant de monde qu�avant. Pour se repositionner, la ville doit redorer son blason terni et par la prostitution et par l�impact des enl�vements et vols de voitures suivis d�agressions r�p�titifs dont elle a �t� souvent le th��tre. L�autre handicap s�rieux au d�veloppement de Tigzirt est la fermeture � la circulation automobile, depuis le milieu de la d�cennie �coul�e pour cause d�ins�curit�, de la RN 24 qui relie par le littoral la wilaya de Tizi-Ouzou � Boumerd�s. Cette fermeture n�a laiss� � la ville en question comme seule desserte que la RN 72 en direction de la ville des G�nets. Tout le monde aujourd�hui avec le retour palpable de la s�curit� souhaite sa r�ouverture. Un appel des citoyens, qui a r�uni plusieurs dizaines de signatures, a �t� m�me adress� au pr�sident de la R�publique afin d�user de son autorit� pour mettre fin � �l��touffement �conomique de la r�gion et permettre par la m�me occasion la circulation des marchandises comme celle des citoyens entres les deux wilayas�. Les nuits ne sont pas anim�es La saison est � mi-course, alors que les nuits de la cit� baln�aire, mis � part le disc-jockey d�un restaurateur saisonnier qui a ouvert sa gargote � la grande plage pour �gayer les nuits des estivants, les autorit�s locales n�ont, pour le moment, pas encore mis sur pied un programme pour animer les nuits des noctambules. Sur ce chapitre, elles parlent toujours au futur. Les familles attir�es par le son de musique d�ambulent dans le boulevard du front de mer pour atterrir autour des tables du fin restaurateur. Attabl�es pr�s de la vague en sirotant les boissons fra�ches, tout en �coutant les diff�rents tubes de f�te en vogue actuellement, dans une ambiance bon enfant. Les estivants, que nous avons interrog�s lors de la balade nocturne de vendredi, appr�cient la s�curit� et l�atmosph�re tranquille des ruelles de la ville et des plages nocturnes, mais tous d�plorent la chert� de la vie dans la cit� baln�aire et l�attitude des commer�ants qui ne ferment pas tard la nuit pour agr�menter le p�lerinage nocturne des familles dans la ville. Contact� au sujet de l�animation, le P/APC de Tigzirt nous a inform�s de l�existence de tout un programme, mais qui n�est pas pour le moment mis en application. Notre interlocuteur nous a parl� de l�ouverture prochaine d�une semaine culturelle et artisanale, d�un projet de l�installation des man�ges pour enfants sur l�esplanade des ruines romaines, d�un promoteur venu proposer l�animation de galas avec des chanteurs connus de la sc�ne artistique nationale, �mais pour cela, le handicap r�side dans la n�cessit� d�un lieu pouvant accueillir plus de 2 000 places pour rentabiliser l�op�ration�. Les autorit�s ont alors, pour des raisons de salubrit� �vit� le stade communal, mais ont propos� la salle omnisports, seulement cette derni�re est sujette � une autorisation de la DJS de Tizi-Ouzou. Et bien d�autres activit�s sont pr�vues sur l�esplanade arch�ologique nettoy�e pour cet �t�. En revanche, pour ce qui est des braderies habituelles, les autorit�s locales n�ont pour le moment donn� aucune autorisation pour ce genre de commerce. Toujours sur l�esplanade du site arch�ologique et dans le cadre des �changes culturels avec les wilayas du sud du pays, trois tentes sahariennes ont �t� install�es. Des produits traditionnels sahariens ont �t� expos�s comme les produits d�riv�s de palmiers, des objets d�coratifs du sable, des mets populaires comme le couscous, bdreg, le jus de datte appel� defi, le g�teau de f�tes rfis, les v�tements et les tapis faits � base de feuilles de palmiers. Des citoyens passent pour siroter un th� � la saharienne, assis en tailleur sur les matelas sous la tente dont l�entr�e est barr�e par une outre de lait qui constitue � elle seule un v�ritable objet de curiosit�. Les exposants ont m�me apport� avec eux un fumoir de �renguili�, mais qui n�est pas encore utilis� et ce, �pour cause de manque de tabac�, nous pr�cise-t-on. Les exposants de Ouargla appartiennent � l�Organisation de la paix pour le savoir et la culture de la petite ville de Rouisset, nous indique Reboul Lakhdar. L�une des trois tentes contient �galement des produits terguis tandis que la troisi�me repr�sente des habitants de la wilaya d�Adrar.