La ville côtière de Tigzirt accueille chaque été des centaines de milliers d'estivants, attirés par le cadre agréable de la cité balnéaire. Les professionnels du tourisme s'attendent à un rush des vacanciers sur la ville côtière de Tigzirt durant la deuxième quinzaine du mois d'août. Cela est plutôt prévisible après un coup d'arrêt forcé dû au Ramadhan. Les prémices d'un tel déferlement d'estivants se voient au flux automobile de plus en plus important. Tout comme la présence de plusieurs familles flânant le long du front de mer. Les différents quartiers de la ville commencent à recevoir les nouveaux locataires venus passer quelques jours de détente et de farniente dans l'ambiance estivale de l'antique Iomunium. Le gérant d'une agence immobilière au centre-ville nous apprendra que les familles avaient réservé des villas ou des appartements bien longtemps à l'avance. Certains, tombés sous le charme attrayant de Tigzirt, n'hésitent pas à louer à raison de 4000 à 5000 DA/jour des F3 équipés en toutes commodités. «Des habitués», précisera notre interlocuteur. Apparemment, ni ces prix exorbitants, ni le manque d'eau potable ne rebutent les amoureux de la grande bleue d'investir cette cité balnéaire. L'attirance qu'exerce Tigzirt sur le touriste ne date pas d'hier. Certains jeunes rencontrés près de la poste nous révèleront qu'ils préfèrent le calme et l'hospitalité des Tigzirtois. Fuir la canicule des villes ou des villages pour s'offrir quelques moments de fraîcheur n'ont pas de prix pour certains. Une aubaine pour la ville qui sort, de fait, de sa torpeur. Si l'on se fie aux avis de quelques propriétaires d'appartements, les réservations sont saturées. Il faut dire que pour des raisons de liberté et de commodités, des familles se tournent plus vers la location d'appartements que de descendre dans un hôtel. Les plages et les ruelles de la ville grouillent de monde. Le nombre de parasols et de tentes plantés au bord de l'eau témoigne de l'affluence qu'enregistrent les trois plages de la ville. Contrairement aux années précédentes, l'accès aux véhicules le long du front de mer a été interdit. Une zone dédiée exclusivement aux piétons. Les Ruines Romaines et le Port de pêche et de plaisance, y compris ses environs immédiats, baignent au rythme estival. De jour comme de nuit. Pendant la journée, les pêcheurs proposent, pour la circonstance, des promenades maritimes vers l'îlot, véritable attraction pour quiconque pose pied à Tigzirt. Dans la soirée, les vacanciers y prennent l'air ou s'attablent au café du port pour déguster des glaces. Il est vrai que la quiétude des lieux est constamment entretenue par la présence des forces de sécurité. Seul bémol qui revient tel un leitmotiv est le manque d'animation nocturne. En outre, le Comité des Fêtes envisagé par les élus locaux tarde à porter ses fruits. L'on se complaît à gérer du mieux qu'on peut les exigences de la saison estivale et ses aléas. Car, hormis les atouts naturels qui attirent le touriste vers elle, Tigzirt a besoin d'aménagements et de centres de loisirs dignes d'une ville balnéaire par excellence. Mais l'on est encore loin. La collecte des déchets ménagers, la salubrité publique, la diversité des manifestations aussi bien sportives que culturelles (peinture, théâtre, cinéma, chanson) offriraient un nouveau souffle à cette ville plusieurs fois millénaire. Un vieil habitant porte encore la nostalgie de sa ville, Tigzirt, quand «des exhibitions et des championnats de pêche, de natation ou de tir étaient organisés dans la fraternité et la convivialité».