La pauvreté, le chômage et surtout la dégradation du pouvoir d'achat ont contraint certaines familles algériennes à recourir, en ce mois de la « Rahma », aux différentes institutions chargées de la distribution du couffin de Ramadhan. En effet, depuis le début du mois de carême, les sièges du Croissant-Rouge, de l'UNFA, de l'association « Amel » des diabétiques ainsi que d'autres sont quotidiennement investis par des personnes démunies. Depuis les premières heures du jour, ce sont des dizaines de personnes à venir se blottir l'une contre l'autre devant les seuils des points de distribution en dépit de la forte chaleur qui sévit dans la région. « Durant les autres mois, je me contente de tout ce que je ramasse d'un peu partout mais, en ce mois de carême, mes enfants m'ont poussée à venir faire la chaîne ici dans l'espoir de ramener un couffin pouvant leur assurer des repas, ne serait-ce que pour quelques jours », nous confie une femme outrée par l'attitude des responsables des associations et autres unions censées leur venir en aide. « Nous acceptons les malheurs de la pauvreté, mais nous ne pouvons supporter l'humiliation de ces « distributeurs » qui nous traitent de tous les noms affectant notre dignité », soulignera un autre qui n'omettra pas d'ajouter : « Si ces familles n'étaient pas dans le besoin, je suis persuadé qu'elles ne resteraient pas ici à attendre sous cette canicule pour bénéficier d'un misérable couffin ».