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Des familles pauvres tentent de s'adapter au ramadhan à Oran
Quand la charité perd son âme
Publié dans El Watan le 12 - 10 - 2005

Le chômage, les licenciements économiques, la perte du pouvoir d'achat et la loi d'airain du marché se conjuguent de nouveau, mais plus dramatiquement que par le passé, pour menacer de famine des dizaines de milliers de personnes.
A quoi s'ajoute le terrible fléau de la précarité ! A Oran, les services de la Direction des affaires sociales (DAS) ont recensé 64 640 familles nécessiteuses déjà prises en charge dans le cadre du dispositif d'aide sociale. A l'occasion du mois sacré du Ramadhan, un dispositif a été mis en place par les pouvoirs publics pour venir en aide aux plus démunis. La wilaya a débloqué une enveloppe financière de 1,5 milliard de centimes, l'APC a, pour sa part, dégagé 12 millions de dinars et le ministère de la Solidarité 320 millions de centimes. Cette aide démontre l'ampleur de la fracture sociale, effet pervers d'une transition abrupte vers le libéralisme économique. Quand la charité perd son âme, des centaines de personnes, assez souvent des mères de famille, font le pied de grue, dès le début de l'après-midi, devant les locaux de particuliers, bienfaiteurs à l'occasion du Ramadhan ou devant les sièges d'associations caritatives, à l'instar d'El Islah Oua El Irchad, le Croissant-Rouge algérien, les Scouts musulmans ou encore l'association Chougrani qui compte distribuer 1500 couffins à travers différents quartiers de la ville et l'ouverture d'un restaurant à Gambetta. A Oran et un peu partout à travers le territoire national, malgré le placement d'une cinquantaine de SDF au centre d'accueil de Diar Er Rahma de Misserghine, des dizaines, et même des centaines de familles déambulent à travers les artères de la ville en quête de charité. Plusieurs points de distribution d'aides aux familles dans le besoin sont disséminés à travers la ville. La grande majorité est à mettre à l'actif d'associations caritatives ou religieuses. Pour cette année, comparativement aux années précédentes, il y a moins de lieux de restauration ouverts pour les SDF ou encore pour les gens de passage en ville. En effet, la commune d'Oran n'a ouvert aucun point de restauration contrairement à il y a quelques années où elle gérait pas moins d'une cinquantaine. Elle a opté pour la distribution de couffins de denrées alimentaires diverses d'une valeur avoisinant les 3000 DA. Une opération qui compte, selon ses concepteurs, toucher 3000 familles nécessiteuses.
« une lutte désespérée contre la faim »
A Arzew par contre, l'opération Meïdat Ramadhan au profit des nécessiteux a été reconduite. Un repas chaud est servi quotidiennement à la cantine scolaire de la Guetna. Les localités de Haï Gourine, El Mahgoun, Sidi Benyebka et les cités Emir Abdelkader et Zabana reçoivent également leur quota directement de la cantine communale. Mais en ce mois sacré du Ramadhan, loin des discours sur la répartition équitable des richesses qui se mettent en jachère, loin surtout de tout espoir de vivre une vie meilleure dans un avenir prévisible, derrière chaque couffin se cache une histoire, un drame humain. Houaria, une mère de famille croisée au milieu d'un groupe de femmes attendant sur le trottoir du bd Benzerdjeb de remplir son couffin chez un bienfaiteur, nous confiera : « Depuis sept ans, nous survivons comme on peut. Depuis que mon époux est au chômage, ma vie est devenue médiocre, terne, sans aucune perspective. Je n'ai plus d'ambition, et je me sens lentement gagnée par le découragement et le désespoir. Nous menons une lutte désespérée contre la faim », dit-elle. En fait, son drame résume le grand désarroi des classes moyennes et l'angoisse de nombreux fonctionnaires paupérisés par la dégradation du niveau de vie, le manque dramatique de logements et une vie urbaine infernale. Tout se conjugue pour rendre le quotidien insupportable. Certes, cette dégradation est aussi plus ressentie, parce que chacun voit dans sa vie ordinaire s'effacer et disparaître les fameux « acquis » socialistes du plein emploi, de la gratuité des soins et de l'éducation et celle des produits de première nécessité subventionnés. En somme, celle des mirages évanouis. Mais, aujourd'hui, en l'absence de statistiques crédibles, qui est capable d'avancer l'effectif global des malnouris en Algérie ? Jusqu'à présent, les spécialistes estimaient que la malnutrition commence lorsque le sujet ne reçoit pas, quotidiennement, plus d'une fois et demie ce qu'exige le fonctionnement des cellules au repos (le métabolisme basal), ce qui correspond, en moyenne, à 2000 calories. En d'autres termes, chaque individu, pour mener une vie normalement productive, ne doit pas recevoir chaque jour moins de 2000 calories, faute de quoi, il s'autoconsomme. Or, il apparaît aujourd'hui, selon des données de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), que chaque individu doit ingérer chaque jour 1,4 fois ce qu'exige son métabolisme basal, ce qui porte le minimum absolu à 2500 calories pour un adulte. Malheureusement, la faim est, plus que jamais, aujourd'hui à l'ordre du jour. Elle est un enjeu de joutes économique et politique, voire même idéologique, car souvent récupérée par des relais pas toujours mus par la charité. Chosifiée, réduite à l'état d'objet, elle perd ainsi de sa charge émotionnelle et de sa puissance scandaleuse. Elle apparaît, en outre, comme une donnée figée, banalisée, immuable et réduite à un couffin de Ramadhan pour se donner bonne conscience ! Néanmoins, il demeure certain, si ne se mettent pas en place dès à présent, des plans de réinsertion inclus dans un programme de « résurrection nationale », l'apparent élan de « solidarité ramadhanesque » risque fort de n'être qu'une brève transition vers de nouvelles errances.


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