D'où la nécessité de renforcer la production de semences répondant aux spécificités locales. Dans ce contexte où la recherche et l'expérimentation étaient appelées à jouer un rôle clé, les feux des projecteurs se sont naturellement tournés vers l'institut technique des grandes cultures (ITGC), une structure visible sur les hauteurs du lieudit Baâraouia, un site champêtre situé à quelques encablures de la ville d'El Khroub. L'ITGC est reconnue également comme ferme de démonstration et de production de semences, selon le directeur de l'établissement, Mohamed-El Hadi Sakhri. Il nous en précise, sur note demande, les contours et les missions: « L'ITGC a pour vocation première d'obtenir des variétés de semences qui aient non seulement un niveau élevé de rendement mais également une forte capacité de résistance aux maladies, au froid et à la sécheresse. Pour ce faire, nous nous appuyons sur deux axes. Le premier vise à créer, sélectionner et introduire des variétés nouvelles et le tout avec le souci de conserver et d'améliorer le patrimoine génétique existant, et le second à appuyer et soutenir la production de semences, et pour ce faire nous participons à l'élaboration des programmes de production, tout en contribuant aux projets de développement, au suivi technique des campagnes agricoles, à la démonstration, la diffusion des nouvelles techniques…». Affichant un slogan disant en gros: «Produire ce qu'il faut et comme il faut », l'ITGC rayonne sur un réseau régional de 1 685 ha (dont 1 040 dans la seule wilaya de Constantine et 499 à Mila), où sont agréés 52 multiplicateurs triés sur le volet en raison de leurs performances en la matière. Répartis également sur les wilayas d'Oum El Bouaghi, Khenchela et Tébessa, ces multiplicateurs agissent en direction de sept variétés de blé dur, trois de blé tendre, deux d'orge et une de triticale, représentée comme un hybride blé-seigle. Selon notre interlocuteur, ces derniers ont également pour mission d'obtenir des semences de premier choix en matière de lentilles, pois chiches, vesces et autres pois fourragers pour le bétail. Côté cour, malheureusement l'ITGC se trouve confronté à quelques problèmes qui entravent son action. En premier lieu, une insuffisance criarde en moyens humains et matériels, en plus de l'indigence de son parc auto. Partant de ce constat alarmant, le premier responsable de l'ITGC lance un appel pressant aux autorités compétentes afin que soit résolu l'essentiel de ces problèmes, sachant que leur résorption multipliera par dix leurs capacités à produire des semences de plus en plus performantes.