La vie est devenue tout simplement insupportable, ces derniers mois à Lakhdaria, en raison notamment de la poussière, du manque d'eau et des coupures récurrentes de l'électricité. Connue pour ses rues étroites et par l'anarchie qui y règne, Lakhdaria est devenue trop étroite pour contenir sa population et ses milliers de passagers et visiteurs. Il est devenu pratiquement impossible de circuler même à pied dans cette ville, surtout du côté du marché couvert et du carrefour du Krichiche. Là, des centaines de jeunes et moins jeunes ont transformé les trottoirs en un immense souk. On y vend de tout : de la zlabia aux épices en passant par toutes sortes de fruits et légumes, sous l'œil vigilant mais tolérant des policiers. Dans ces deux endroits et dans beaucoup d'autres, des commerçants, comme pour compliquer une situation déjà désastreuse, n'ont pas trouvé mieux que de s'approprier des dizaines de mètres du trottoir pour en faire un prolongement de leurs magasins. Ne craignant plus rien, certains d'entre eux ont carrément fermé le trottoir, poussant les piétons à aller disputer la chaussée aux automobilistes. Mais c'est assurément les deux chantiers lancés au centre-ville qui empoisonnent la vie des Lakhdaris avec leurs poussières et le rétrécissement de l'espace générés. Lancés au mois de mars dernier pour une durée de huit mois, ces projets ne progressent pas à la cadence souhaitée. Interrogé par nos soins, le secrétaire général de l'APC de Lakhdaria a confirmé les doutes des uns et des autres tout en se montrant intransigeant. « A 80% des travaux, si nous voyons du louche, nous détruisons tout et nous reconstruirons autre chose », affirme-t-il sans ambages. Pour rappel, le square du centre-ville de Lakhdaria est à sa quatrième destruction-reconstruction. L'été 2009 a été et continuera sûrement d'être un calvaire pour les habitants de Lakhdaria. En plus des coupures intempestives du courant électrique avec tout ce que cela induit comme désagréments à tout un chacun, les Lakhdaris souffrent également du manque d'eau. Certains quartiers n'ont pas vu couler le précieux liquide dans leurs robinets depuis huit jours. D'autres quartiers ont eu une eau de couleur douteuse. Une fillette, selon un fonctionnaire de l'APC qui nous a joint par téléphone, est tombée malade cette semaine et le diagnostic de son médecin traitant est sans équivoque : une maladie à transmission hydrique (MTH). L'été est encore long, et les Lakhdaris ne semblent pas être au bout de leur peine.