Marasme n La population de Benmerzouga souffre du manque d'eau potable et peine à étancher sa soif. Seul recours : le système D. Deux semaines sont passées de ce mois de ramadan-2008. Outre les dépenses, les Algériens ont eu droit également à un lot de «désagréments» qu'on ne peut, en aucun cas, imputer au mois sacré ; mais à une frange de responsables qui président aux destinées des collectivités. Coupures fréquentes d'électricité, absence d'eau potable, une hygiène qui laisse à désirer… La localité de Benmerzouga, dans la commune de Boudouaou à l'ouest du chef-lieu de wilaya de Boumerdès, souffre particulièrement de ces insuffisances. Un échantillon assez représentatif de ce que signifie jeûner sans eau, en ce ramadan, qui intervient cette année en pleine période des chaleurs. À notre arrivée sur les lieux, point d'animation. Sous un soleil de plomb, nous entamons notre périple vers cette localité de 13 000 âmes. Ce village colonial était habité, autrefois, par une poignée d'«indigènes» que les Français avaient installés en ce lieu, qui a connu un véritable rush vers les années 1970 et 1980 et, partant, une extension incommensurable ce qui en a fait cet énorme village imposant mais soumis à des problèmes tout aussi coriaces les uns que les autres. On a l'impression qu'il n'y a aucun plan de développement. Des ruelles sinueuses et étroites non bitumées, un ensemble de villas dénuées de toute esthétique urbanistique et dispersées sur une grande surface, mais aussi l'électricité qui, chaque jour, n'«omet» pas de faire des siennes. Mais le plus gros problème auquel est confrontée la population, c'est sans nul doute celui de l'eau qui perdure depuis une quinzaine d'années. Aucune solution n'a, pour l'instant, été trouvée, par manque de volonté conjuguée à de l'incompétence, rien n'est fait pour arriver à bout de cette véritable obsession devenue, au fil des ans, une hantise. Les innombrables requêtes émises à l'intention des responsables locaux n'ont été d'aucun secours. La moyenne d'une fois tous les quinze jours à laquelle les villageois ont droit, ne suffit guère à satisfaire leurs besoins de ce précieux liquide, surtout durant le Ramadan. Alors, la population, lasse de n'être point entendue, a eu recours à une autre solution palliative, qui n'est forcément pas la meilleure, qui consiste à recourir aux citernes. Autrement dit, si l'eau venait à s'épuiser avant les quinze jours, chaque famille se devrait d'acheter de l'eau en faisant une commande chez un vendeur à raison de 500 DA la citerne (contenance moyenne). On recourt à ce moyen essentiellement durant les fêtes (mariages, circoncisions…) et dans les cas d'extrême urgence, nous confie-t-on.