Depuis la mise en route du programme de relance économique en 2001, les pêcheurs de la wilaya de Annaba n'avaient pas cessé d'espérer voir les 81 projets dont on leur avait parlé, être concrétisés. En 2005, seule une douzaine d'entre eux ont abouti. Ils concernent la construction de chalutiers, de sardiniers, de petits métiers ainsi que la rénovation et la remotorisation des anciennes embarcations et unités de production de glace destinées à la conservation des produits de la mer. La bureaucratie appliquée au niveau des banques dans l'octroi des financements et dans l'étude des dossiers des candidats à la matérialisation des projets y sont pour beaucoup dans le découragement des métiers de la mer. Ceux qui ont réussi à avoir le OK pour engager les travaux de fabrication de leur outil de travail (chalutier ou sardinier), désespèrent d'en prendre possession dans les 6 ou 12 mois du délai prescrit. « Nous avons l'impression d'être les dindons d'une farce. Nous avons franchi mille et un obstacles pour faire passer notre dossier devant la commission, avoir l'approbation, décrocher le crédit après moult acrobaties pour nous retrouver plusieurs années après au point de départ, c'est-à-dire sans rien dans les mains si ce n'est des intérêts bancaires qui augmentent chaque année un peu plus. La société chargée de la réalisation de nos embarcations, travaille au gré de l'humeur de ses gestionnaires et ne respecte aucun délai. Nous ne croyons plus en rien », a indiqué Abdelwahab L., jeune pêcheur dans une coopérative implantée à Sidi Salem. Sans confirmer totalement les faits tels que rapportés par les jeunes pêcheurs qu'ils soient de Sidi Salem, de Chetaïbi ou de la cité Seybouse, M. Amoura le directeur de la pêche dans la wilaya a tenu à nous préciser : « Les 12 projets achevés concernent 9 sardiniers et 3 réhabilitations d'anciennes embarcations. La majorité des 69 autres projets sera réalisée courant 2005. Nous n'avons pas cessé de multiplier les démarches et les appels pour mettre un terme aux lenteurs pratiquées par les banques dans l'octroi des crédits et aux fabricants pour le respect des délais de mise à disposition des embarcations à leurs bénéficiaires ». Ce retard est à l'origine du prolongement de la période de chômage de plusieurs centaines de jeunes membres de coopératives de pêche. Il a entraîné un grand nombre de comportements négatifs de ces jeunes qui parlent d'arnaque et d'escroquerie. Toute cette situation a, quelque peu, assombri le tableau des activités de la direction de la pêche de la wilaya. Multipliant les contacts avec l'ensemble des acteurs des activités de la mer, cette direction a participé à une opération de recensement et d'immatriculation. En collaboration avec la marine nationale, elle a procédé à l'immatriculation de 179 nouvelles embarcations octroyées par le ministère de la Solidarité nationale aux jeunes issus des couches défavorisées ou de familles de pêcheurs. Créée en juillet 2004, l'Entreprise publique économique de gestion des ports et abris de pêche (EGPP) a aussitôt lancé des opérations tendant à une meilleure maîtrise de la gestion du port de pêche de la Grenouillère. Une de ces actions porte sur le recensement de 1900 marins et 200 propriétaires de navires avec la remise de cartes d'accès au port. Dans le domaine de la production et de la commercialisation des produits de la pêche, la même société a, parallèlement à la création d'une structure contrôle H/24, pris en charge la gestion de la pêcherie avec ses 24 stands de vente et de convservation. Contrairement aux précédentes années durant lesquelles, la commercialisation des produits de la mer s'effectuait loin de tout contrôle sanitaire et dans une totale anarchie, l'EGPP a mis en place un service vétérinaire sans l'aval duquel, toute vente serait interdite dans ou à l'extérieur de la pêcherie. Bloquées au niveau de l'Association nationale de soutien à l'emploi des jeunes (ANSEJ), les candidatures des jeunes, intéressés par les activités de la mer, viennent de connaître un dénouement. L'autre acquis auquel est parvenu la direction de la pêche de Annaba porte sur la réalisation d'un troisième bassin d'une capacité de 92 postes dont les travaux sont bien avancés. Par ailleurs, les plages de Sidi Salem, de Seybouse, de La Caroube et Chetaïbi ont été retenues au titre de plages d'échouage pour les petites embarcations.