C'est d'une importante partie de l'enveloppe financière de 14 milliards de dinars, dégagée par les pouvoirs, que bénéficiera la wilaya de Annaba pour la concrétisation de différentes opérations prévue à court et moyen termes dans le cadre du Programme de soutien à la croissance économique (PSCE), Programme des Hauts-Plateaux (PHP) et le Programme Fonds du Sud. Plusieurs projets ont été inscrits et devraient être finalisés à l'échéance 2006. La réalisation à Annaba d'un laboratoire régional de recherche en milieux et ressources halieutiques et aquatiques figure en tête de liste de ces projets. La prochaine réception du nouveau siège de la direction de wilaya, la réhabilitation de 3 unités de pêche, la mise en exploitation de 18 autres nouvelles dont 14 sardiniers et 4 chalutiers, la réalisation d'un 3e bassin au port de pêche La Grenouillère pour l'accostage de 90 embarcations, de 2 unités l'une pour l'entretien et la maintenance des embarcations et l'autre d'aquaculture, ainsi que la création de nombreuses coopératives de pêche au profit des jeunes ont pour objectif d'augmenter la production. Comparativement à 2004, cette dernière était en baisse de 9% en 2005 avec 8323 t de poissons toutes espèces confondues. Au courant de cette dernière année, la hausse de 161% des exportations des produits halieutiques, avec 154 t de poissons frais et crustacés et la pénétration des armateurs algériens sur les marchés de divers pays de la rive Nord de la Méditerranée, est considérée comme étant un résultat prometteur par les gestionnaires locaux du secteur. D'autres projets en cours d'élaboration concernent la création d'unités d'écloseries ainsi que des fermes aquacoles et une étude pour l'évaluation des ressources corallifères, dont l'exploitation devrait être reprise à partir de 2007. Selon le directeur de wilaya de la pêche, la nouvelle stratégie de développement du secteur est axée sur des projets de structures à terre. Des actions de sensibilisation sont également prévues pour amener les opérateurs économiques à investir dans les créneaux de la conservation, la réparation navale, la production, l'avitaillement et, enfin, l'aquaculture marine et continentale. Le même responsable a précisé que 2 projets en ce sens seront mis en route au courant de cette année. Ils portent sur la réalisation d'une unité d'élevage de poissons d'ornement et de production de plantes aquatiques - une nouvelle activité en Algérie - et sur la construction et la réparation navales à Chetaïbi. Sur le terrain, armateurs et patrons pêcheurs prennent pour référence les recommandations retenues lors des premières assises sur le secteur de la pêche tenues les 6 et 7 février 2005 à Sidi Fredj (Alger). Bon nombre d'entre eux ont une nouvelle fois soulevé la question des bateaux, sardiniers, petits métiers à l'arrêt pour moult problèmes techniques et financiers, l'absence presque totale des thoniers, la conservation et l'exportation, l'indisponibilité des équipements d'accastillage, de communication et les difficultés d'avitaillement, notamment les carburants. « La baisse de la production enregistrée en 2005 par rapport à 2004 est due au mauvais état de l'armement. Les chalutiers qui, il y a quelques années, paraissaient être l'avenir des investisseurs, accusent eux aussi d'énormes déficits », estime un des armateurs. Reste le thon. Cette filière de la pêche est l'une des plus démunies en Algérie. Jusqu'à 2005, les 2 seuls thoneliers en activité avaient produit, en partenariat avec une firme japonaise, 800 t sur les 1700 autorisées par l'organisme international Iocat.