Ce qui s'est passé dans la matinée du deuxième jour du Ramadhan dans les couloirs du siège de l'APC de Mouzaïa est tout simplement scandaleux et impardonnable. Des personnes âgées, des femmes surtout, inscrites sur les listes des bénéficiaires de l'aide financière dans le cadre de l'opération « solidarité Ramadan » ont été tout simplement chassées des lieux comme de vulgaires individus. « Je ne suis pas venue demander l'aumône mais de l'aide », nous dit une veuve, mère de quatre enfants, en jurant de ne plus remettre les pieds dans les locaux de la mairie. « Le préposé au guichet de la réception nous a malmenés et nous a sommés de quitter les lieux. C'est honteux », fustige-t-elle, avant de quitter le siège de l'APC. Benbrahim Djamel, membre de l'exécutif, chargé des affaires sociales, nous révélera que les services sociaux qu'il gère ont recensé plus de 1350 familles nécessiteuses dans la commune de Mouzaïa. « Une enveloppe de 300 millions de centimes a été débloquée du budget communal pour les attribuer à 1000 familles pauvres, à raison de 3 000 DA chacune. La wilaya a, pour sa part, alloué la somme de 90 millions de centimes à répartir entre 300 personnes démunies. Quant à l'organisation patronale (CEIMI), elle a contribué avec 50 couffins à distribuer aux familles qui sont dans le besoin », nous précisera-t-il. Cependant, il faut dire que cette opération de solidarité, ne s'est pas déroulée dans le respect de l'honneur et de la dignité de toutes les familles nécessiteuses. Les familles pauvres ont été invitées à se présenter le lendemain au niveau de la salle des fêtes « Houria » pour recevoir, les unes leurs primes et les autres leurs couffins de Ramadhan. Là aussi, le spectacle, comme celui de la veille, a été affligeant et humiliant. Débordés, à cause des flux importants des familles, les agents du service social de l'APC, composé essentiellement de la gent féminine, ne pouvaient y faire face. « Nous ne comprenons pas pourquoi l'opération d'aujourd'hui ne touchera que 250 familles seulement », lance un père de famille sans ressources. Agacées, plusieurs personnes déçues ont tenu à manifester leur désapprobation en déchirant carrément leurs pièces d'identités. « Je suis ici depuis 7 h du matin pour que l'on me dise de revenir le lendemain. C'est inacceptable et je n'ai plus besoin de leur argent », crie une femme. « On est censé attribuer l'aide financière aux familles recensées. Voilà que d'autres personnes se mettent de la partie », déclare, pour sa part, le responsable du service social de l'APC. Devant l'anarchie qui avait régné lors de cette opération de solidarité, les familles nécessiteuses ont été invitées à se présenter de nouveau à la salle des fêtes pour recevoir cette fois-ci un bon à présenter au guichet du service des impôts afin de recevoir les 3000 DA. L'humiliation et la cacophonie continuent.