Trois ex-délégués de l'exécutif communal (DEC), Z. Zoheir, B. Mohamed et K. Yacine, qui présidaient aux destinées des communes, respectivement, de Béthioua, Mers El Hadjadj et Aïn El Bya, ont comparu, hier, devant la cour criminelle, sous le principal chef d'accusation de détournements de deniers publics. Le receveur de la recette intercommunale qui supervisait les trois communes et 18 entrepreneurs impliqués dans cette affaire se trouvaient également sur le banc des accusés. Selon les faits consignés dans l'arrêt de renvoi, les éléments de la section de recherche de la gendarmerie nationale ont été saisis, le 08 juin 1998, par le parquet général d'Oran, pour l'ouverture d'une enquête concernant la gestion des trois communes en question. Le préjudice causé au Trésor public, à travers les détournements commis dans ces communes, durant la période allant de 1995 à 1996, s'élève globalement à un montant de près de 27 milliards de centimes (268 689 853, 77 dinars). Le préjudice porté à la commune de Aïn El Bya est le plus élevé, avec 133 289 204, 42 dinars, soit près de 13 milliards 400 millions de centimes, suivie de Marsat El Hadjadj avec près de 7 milliards de centimes (67 037 589,35 dinars) et Béthioua avec 68 363 060 dinars. Parmi les accusés, figure A. Adda qui avait occupé le poste de receveur de la recette intercommunale et 18 entrepreneurs qui auraient bénéficié de marchés conclus de gré à gré, suite à des décisions unilatérales notifiées par les principaux mis en cause, et de projets surfacturés à des fins personnelles. Appelé à la barre, l'ex-DEC de Béthioua, Z. Zoheir, n'a reconnu qu'une partie des griefs retenus contre lui, qui, dans une première audition, a concerné l'achat d'un matériel sans garantie sur une décision unilatérale, d'une pompe à injection et d'un groupe électrogène pour le cantonnement de la garde communale, ainsi que des frais de réparation d'un véhicule Renault 21, propriété de ladite commune, frais qui ont été facturés 44 millions de centimes alors que le prix d'achat dudit véhicule ne dépasse pas les 80 millions de centimes. La voiture en question a été, par la suite, illégalement inscrite au nom du DEC de Béthioua. Le président de la cour a également interrogé l'accusé sur un marché conclu de gré à gré, relatif à un projet de réalisation d'éclairage public, surfacturé à près de 1,2 milliard de centimes et dont la commune a honoré la totalité du dû, mais qui n'a jamais été réalisé, ainsi qu'un autre projet relatif à une plantation de palmiers d'un montant de 25 millions de centimes qui, bien qu'entièrement financé, n'a jamais vu le jour. A l'heure où nous mettons sous presse, l'audition des accusés se poursuit toujours.