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Par-dessus les marchés
Publié dans El Watan le 04 - 07 - 2011

En Algérie, la transition vers l'économie de marché initiée au début des années 1990 a fini par devenir un justificatif pour expliquer toutes les carences et toutes les incuries.
La situation actuelle des différents marchés (citons entre autres ceux des biens de consommation courante, celui des médicaments, le marché immobilier, le marché financier…) n'incite guère à l'optimisme sur leur situation actuelle ni sur leur évolution ; la présente réflexion ne prétend pas faire le point sur la situation des différents marchés en Algérie (la situation diffère d'un marché à un autre, d'un segment à un autre) ; le marché se reconnaît par le produit (ou le service) tout comme le produit n'existe qu'à travers le marché. Le couple produit-marché constitue un point important pour la démarche marketing tout comme pour l'approche stratégique. Il s'agit ici de souligner l'importance de la question et ses enjeux actuels et futurs.
Marché(s) : quelques remarques sémantiques
Le marché ne procède pas d'un ordre naturel, c'est-à-dire qu'il ne peut s'organiser et fonctionner de lui-même, sur la seule base d'une liberté totale des acteurs. L'organisation et le fonctionnement des différents marchés se réalisent sur la base des mécanismes juridiques qui garantissent à la fois la sécurité et la régularité des transactions commerciales. L'absence de ces mécanismes profite aux entreprises puissantes au détriment des petites et moyennes entreprises.
Les structures de régulation actuellement opérationnelles en Algérie ne concernent que quelques rares marchés spécifiques (marché financier, marché des télécommunications, marché de l'énergie) ; par contre, la structure chargée du respect des règles concurrentielles dans un champ plus vaste et aussi varié englobant les marchés de biens et services (en l'occurrence le conseil de la concurrence) se caractérise par une quasi-absence depuis sa création en 1993. Les multiples pratiques illicites, anticoncurrentielles ont encore de beaux jours devant elles.
De la concurrence sur les marchés
Qualifiée de tous qualificatifs (pure et parfaite, imparfaite, monopolistique, féroce, déloyale), la concurrence est représentée comme un état caractérisant un marché donné. La situation de concurrence pure et parfaite correspond à une situation idéale qu'on ne trouve que dans un ouvrage d'économie. La réalité contemporaine des affaires montre que la majorité des marchés se caractérisent par une situation oligopolistique (un petit nombre de grands producteurs et un grand nombre de petits producteurs). Il faut cependant noter que l'état concurrentiel d'un marché donné ne saurait se reconnaître par la structure de ce même marché. Autrement dit, il n'y a aucune corrélation ente le nombre d'offreurs présents sur un marché donné et le degré de concurrence qui y prévaut. Un nombre élevé de producteurs ne garantit en rien une concurrence accrue.
Le prix ne représente pas la seule arme concurrentielle ; d'autres variables concurrentielles (qualité du produit, services après-vente, garanties offertes, conditions de paiement) peuvent se révéler toutes aussi efficaces. Après cette mise au point, il importe de revenir sur les dysfonctionnements qui perturbent les marchés nationaux, leurs coûts et surtout leurs conséquences à terme.
Les dysfonctionnements observés sur les marchés sont souvent provoqués, rarement subis. En ce sens, ils interpellent les autorités chargées de la régulation. Ils pénalisent d'un côté et profitent à d'autres acteurs. Au niveau de la collectivité, les coûts directs et indirects, immédiats et à terme, bien qu'indéniables, sont difficilement évaluables.
Les entreprises pénalisées
La désorganisation des marchés ne permet pas l'émergence de l'intelligence ; les mesures récentes visant à encourager la création d'entreprises n'atteindront jamais leur but dans un tel contexte. Comment peut-on croire à la viabilité économique d'un projet porté par un entrepreneur dans un contexte marqué par une absence de transparence, une absence de règles, des pratiques informelles ? Quel crédit
peut –on accorder à un business plan ou à une étude de marché sachant les données statistiques sont loin d'être plausibles ? A supposer que le projet arrive à être opérationnel, sachant que dans les pays développés le taux de survie des entreprises nouvellement créées atteint à peine 50% au bout de la première année, on ne peut qu'être pessimiste sur le nombre réel d'entreprises effectivement opérationnelles. Le phénomène de créations d'entreprises dans un tel contexte se concrétisera tout au plus par une redistribution de la rente, il ne se traduira aucunement par une augmentation de la richesse créée. L'anarchie actuelle prévalant sur les différents marchés pénalise les entreprises qui y activent tant bien que mal et surtout les entrants potentiels qui pourraient participer à la régénération du système productif, le problème du financement fréquemment et exclusivement mis en avant apparaît secondaire.
Cette même question du financement des petites et moyennes entreprises présentes sur le marché et souffrant souvent de problèmes de trésorerie (insuffisance du fonds de roulement) pourrait trouver une solution. En effet, la situation actuelle faite d'absence de confiance et de transparence oblige ces entreprises à régler leurs transactions commerciales au comptant et souvent en espèces, ainsi ignorent-elles le crédit commercial (ou crédit inter entreprises) qui constitue pour les entreprises des économies de marché une source importante de financement de l'exploitation, et ce, avant les crédits bancaires.
Comme on le voit, la question des marchés est incontournable dans l'optique du développement économique ainsi que dans la récurrente problématique de la politique industrielle. Cette situation anarchique qui caractérise de nombreux marchés ne saurait justifier l'absence d'études, bien au contraire.
Cependant, l'enseignement universitaire trop sclérosé ignore superbement cet aspect essentiel de l'économie de marché, il en est de même pour la recherche universitaire qui se contente de regarder à travers les fenêtres… d'internet.
Finalement, on peut observer que tous les marchés en Algérie, quelle que soit leur nature, sont au même diapason (le marché financier se trouve à la cent trentième place mondiale, il en est de même pour le marché des biens et services). Pourrait-il en être autrement quand on connaît l'importance des variables culturelles structurantes ?
Ahmed Koudri. Professeur (université d'Alger)


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