Les habitants d'El Karia – officiellement cité Mokhtari Abdelmadjid –, dans la commune de Sidi Amar, à 10 km du chef-lieu de la wilaya de Annaba, ont manifesté hier leur colère contre les autorités locales. Ils étaient des centaines à bloquer tous les accès à leur cité à forte densité démographique en plaçant des pneus brûlés, des troncs d'arbre et autres objets hétéroclites. Ils dénonçaient l'insécurité qui, selon eux, règne en maître dans leur quartier. Les conditions de vie exécrables sont aussi pour beaucoup dans ce mouvement de colère. « Nous vivons dans une totale insécurité. L'absence d'éclairage public n'a fait que renforcer le phénomène. En outre, nous partageons notre vie avec des animaux errants, dans une atmosphère nauséabonde. Les fuites des eaux potable et usées sont un autre calvaire dans lequel nous vivons au quotidien. Des fuites qui sont à l'origine de plusieurs évacuations médicales urgentes pour des maladies à transmission hydrique », déplorent plusieurs jeunes manifestants que nous avons rencontrés. Les protestataires ont exigé des services de sécurité, présents sur les lieux de la manifestation, de multiplier les patrouilles à l'effet d'éloigner les délinquants qui écument la cité, auteurs de violences, de trafic de drogue et de consommation d'alcool. Durant toute la matinée, les protestataires n'ont pas décoléré. Au contraire, ils ont menacé de durcir leur mouvement si leurs doléances ne sont pas prises en charge rapidement. Des promesses, il y en a eu de la part des autorités locales et des services de sécurité, qui se sont engagés à prendre en charge leurs inquiétudes à condition de libérer l'accès à la ville. C'est ce qu'a été fait.