Des pit-bulls, rottweiler, staff américain et autres races de chiens dangereux se baladent librement sur les routes d'Alger. Sans muselière ni attache, ces chiens, connus pour leur agressivité, sèment la panique et font peser un grand risque sur les passagers. Ce phénomène à la mode ne semble pas attirer l'attention des pouvoirs publics, pourtant, quotidiennement des jeunes et moins jeunes se pavanent avec leurs animaux, ne se souciant pas des conséquences de leur présence sur la voie publique. Interrogés, des propriétaires ont affirmé que leurs bêtes sont vaccinées, dressées et ne présentent aucun danger. Une réponse loin de convaincre et ce, compte tenu des multiples accidents enregistrés ça et là. Il y a quelques jours, un citoyen, de La Casbah a eu la jambe fracturée après avoir été attaqué par un chien méchant appartenant à un voisin. Selon les habitants, il ne s'agit pas d'un cas isolé : « Plusieurs autres résidants ont eu à faire à ce genre de mésaventure », indique-t-on. A Dergana, à l'est d'Alger, un jeune homme a failli perdre son genou dans les mâchoires de fer d'un pitbull. Le drame, c'est que « ces chiens d'attaque sont laissés en toute liberté », se plaint un citoyen. Cependant, le plus inquiétant demeure le laisser-aller des autorités concernées. De nos jours, voir un pit-bull non attaché circuler librement sous les arcades commerçantes de Bab Azzoun, à la rue Didouche Mourad ou Larbi Ben M'hidi, en plein centre d'Alger, est devenu un fait banal et les citoyens, en croisant ces chiens, changent de trottoir, se mettent en garde, ou carrément éclatent en sanglots et demandent du secours. Une jeune femme déclare avoir failli faire une fausse couche après s'être retrouvée nez à nez avec un grand doberman. A considérer la cadence que prend ce phénomène, il faut s'attendre à encore plus de chiens dangereux dans nos artères. En fait, si certains ont pour loisir de posséder un chien à la maison, d'autres, les utilisent pour la garde ou dans un but purement professionnel, notamment pour avoir plus de chance d'être recrutés comme agents de sécurité dans des sociétés de gardiennage privées. Une fin qui ne justifie pas les moyens dans la mesure où ces chiens constituent une menace pour l'entourage. Une source sécuritaire affirme que des individus utilisent ces chiens d'attaque dans des actes d'agression, notamment au niveau des jardins publics. Quant à l'application de la loi en cas de non-respect des mesures de sécurité, notre source reconnaît que les policiers rappellent à l'ordre les propriétaires de ces chiens mais appliquent rarement des amendes sur les infractions commises.Par ailleurs, les premiers responsables sont les P/APC censés veiller sur la sécurité et la quiétude de leurs administrés. En fait, l'article 75 du code de la commune stipule que « le maire est chargé d'empêcher la divagation des animaux malfaisants et nuisibles », alors que l'article 71 souligne que « le maire doit prendre toutes les précautions nécessaires et toutes les mesures préventives pour assurer la sécurité des personnes et des biens dans les lieux publics où peut se produire tout accident, sinistre ou incendie ».