Etaient présents, entre autres, à cette cérémonie, le secrétaire général des Nations unies (ONU), Ban Ki-moon, et les représentants des Etats-Unis, de Grande-Bretagne et de France. Le président du Soudan, Omar El Béchir, qui a reconnu vendredi le nouvel Etat du Sud-Soudan, y était également. «Nous, les représentants démocratiquement élus du peuple, en se basant sur la volonté du peuple du Sud-Soudan, et comme l'ont confirmé les résultats du référendum sur l'auto-détermination, proclamons par la présente le Sud-Soudan une nation indépendante et souveraine», a déclaré le chef du Parlement sud-soudanais, James Wanni Igga.Suit Salva Kiir qui a prêté serment comme premier président du Sud-Soudan et signé la Constitution transitoire, en promettant de «favoriser le développent et le bien-être du peuple». Le Sud, à majorité animiste et chrétienne, se sépare ainsi du Nord musulman après des décennies de guerre entre les rebelles sudistes et les gouvernements successifs de Khartoum. L'accession à l'indépendance intervient après plus de 50 ans de guerre. L'accord de 2005 a mis fin au conflit, ouvert la voie au référendum de janvier 2011 qui a vu les Sudistes voter pour la scission avec un taux de 98,83%.Cela dit, reste la question de la province d'Abyei qui reste en litige entre le Nord et le Sud. Le président Omar El Béchir a déclaré en avril dernier qu'il ne reconnaîtra pas la République du Sud s'il revendique ce territoire. Le 21 mai, les forces de Khartoum pénètrent dans Abyei. Le 20 juin, le Nord et le Sud signent un accord de cessez-le- feu sur Abyei. Le 27 du même mois, le Conseil de sécurité de l'ONU vote l'envoi de 4200 Casques bleus éthiopiens dans ce territoire. Une histoire marquée par l'instabilité politique Plus grand pays d'Afrique avec une superficie de 2,5 millions de kilomètres carrés, le Soudan a accédé à l'indépendance le 1er janvier 1956. Un système parlementaire de type britannique a été mis en place. En 1958, les militaires prennent le pouvoir. En octobre 1964 éclate une insurrection populaire qui met fin à la dictature militaire. Une nouvelle expérience parlementaire est initiée. Cependant, le 25 mai 1969, un groupe d'officiers, dirigé par le colonel Gaafar Nemeiry prend le pouvoir par un coup d'Etat. En juillet 1971, une tentative de coup d'Etat échoue à faire tomber le colonel Nemeiry, il échappe à deux autres, en 1975 et 1976. En 1972 sont signés des accords de paix à Addis-Abeba, en Ethiopie, mettant fin à la rébellion du Sud. Mais celle-ci reprend en 1983. La même année est instaurée la charia. En mars et avril 1985, le pays est secoué par une révolte populaire doublée d'un coup d'Etat qui met fin au régime de Nemeiry. En avril 1986 est élue une Assemblée constituante. Le 30 juin 1989, le général Omar El Béchir, soutenu par les islamistes, prend le pouvoir par un coup d'Etat. Il encourage les activités du Front national islamique de Hassan Tourabi. Durant la première guerre du Golfe, il soutient l'Irak. Les relations du Soudan avec l'Occident, notamment, se détériorent. Les Etats-Unis accusent Omar El Béchir de soutenir le terrorisme. L'Egypte met en cause Khartoum dans l'attentat manqué contre le président Hosni Moubarak le 26 juin 1995 à Addis-Abeba. Le 26 avril 1996, le Conseil de sécurité de l'ONU prend une série de sanctions contre le Soudan. Economiquement affaibli par la guerre contre le Sud, le régime de Khartoum est incapable d'atténuer les difficultés sociales. Difficultés qui se sont traduites par des manifestations populaires qui éclatent en novembre 1995 et durant l'été 1996. En 2005, il signe un accord de paix avec le Sud qui aboutit à un référendum sur la sécession et l'indépendance qui s'est tenu du 9 au 15 janvier de l'année en cours. Reste les problèmes du Darfour, la province d'Abyei et le Kordofan-sud, unique territoire du Nord qui renferme du pétrole. En juin dernier, des combats ont éclaté entre les nordistes et des milices proches du Sud.