Le président soudanais Omar El Bechir a annoncé qu'il allait ordonner à l'armée de poursuivre ses opérations dans le Kordofan-Sud jusqu'à ce que cet Etat, le seul Etat pétrolier du Nord, limitrophe des régions sensibles du Darfour et d'Abyei, soit «nettoyé des rebelles». «Je vais ordonner aux forces armées de poursuivre leurs opérations dans l'Etat du Kordofan-Sud jusqu'à ce qu'il soit nettoyé de la rébellion et que soit arrêté Abdelaziz al-Hilou», numéro deux de la branche Nord du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM, sudiste), a dit vendredi le président dans un discours. Le Kordofan-Sud est en proie depuis le 5 juin à de violents affrontements entre les Forces armées soudanaises (SAF, nordistes) et la branche Nord du Splm, qui auraient fait des centaines de morts. Les heurts ont débuté après l'élection contestée du gouverneur du Kordofan-Sud, à l'issue du retrait d'Abdelaziz al-Hilou. Alors gouverneur-adjoint, celui-ci s'est retiré de la course, accusant les autorités de fraude. Le pouvoir à Khartoum dit faire face à une rébellion dans cette région. Le président Bechir, qui s'adressait aux fidèles pendant la prière du vendredi au nord de Khartoum, a qualifié Abdelaziz al-Hilou de criminel: il l'a accusé d'être responsable du meurtre de civils, affirmant qu'il devait être déféré devant la justice. «Abdelaziz al-Hilou est un criminel et il continuera de l'être jusqu'à ce qu'il soit amené devant la justice. Il a demandé à toute personne portant une arme de tuer des civils. Il ne peut pas redevenir un citoyen normal», a dit le président soudanais. M.Bechir, recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour génocide, a fait son discours peu après son retour vendredi d'une visite officielle en Chine et trois jours après la signature d'un accord-cadre sur le Kordofan-Sud conclu à Addis-Abeba. Un autre accord, portant sur le territoire controversé d'Abyei, avait auparavant été signé par les nordistes et les sudistes. L'accord sur le Kordofan-Sud est intervenu à moins de deux semaines de la proclamation de l'indépendance du Sud-Soudan, le 9 juillet, à la suite d'un vote quasi-unanime en ce sens au cours d'un référendum en janvier. Il a été signé entre le pouvoir à Khartoum (nordiste), représenté par le conseiller présidentiel Nafie Ali Nafie, et le chef de la branche nordiste du Mouvement populaire de libération du Soudan (Splm, ex-rebelles sudistes), Malik Agar.