L'association, qui s'occupe de 76 enfants inadaptés mentaux, a de grosses difficultés financières. La prochaine rentrée s'annonce difficile. L'association DEFI (Défense, éducation, formation et insertion des inadaptés) lance un ultime SOS aux pouvoirs publics pour sauver les deux CCP (centre psychopédagogique) où elle prend en charge 76 enfants. Et pour cause ! L'association est au bord de l'asphyxie financière avec une dette de six mois de cotisations non versées à la CNAS, autant de mensualités en termes d'arriérés de salaires dues aux travailleurs ainsi que d'importantes sommes réclamées par les fournisseurs et s'étalant, pour une partie, sur plusieurs années. La compagnie d'assurance a été contrainte de bloquer les comptes bancaires de l'association, y compris celui ouvert pour les besoins de réalisation du projet cofinancé par ONG 02. Dans une correspondance datée du mai dernier, adressée à la direction de la CNAS et sollicitant le rééchelonnement de la dette, on parle d'« estocade portée à l'association ». Ledit projet, dans le cadre de dispositif d'appui aux associations algériennes de développement (ONG 02), court le risque d'être compromis du fait d'un autre écueil : l'indisponibilité d'une assiette de terrain pour l'installation des équipements déjà acquis (serres d'horticulture, ateliers de psychomotricité, etc.). Une requête à cet effet a été adressée à l'APW de Béjaïa en datte en août 2008. Le même obstacle a été derrière les difficultés qu'a connues la réalisation du projet ONG 01 (poulaillers, clapiers, etc.) car l'association a dû installer les équipements chez des privés qui ne se font pas prier pour exécuter dans les détails les termes des contrats de location conclus. Depuis sa prise de fonctions comme président de l'association, en mai 2008, M. Brahmi Mustapha, n'a cessé de tirer la sonnette d'alarme auprès des pouvoirs publics. A ce titre, le ministère de la solidarité nationale a été fait destinataire d'une correspondance en juin dernier où il est sollicité pour la prise en charge de la masse salariale (notamment le personnel éducatif), le règlement de la dette de l'association ainsi que l'octroi d'un bus pour le transport des élèves, principalement pour leur déplacement au niveau des ateliers. De toutes les promesses faites, telle cette subvention de l'APW annoncée dans la presse ou encore cette aide au transport des inadaptés censée venir sous forme de quote-part dans le budget alloué au ramassage scolaire, aucune n'a été tenue. L'association n'a tenu ces dernières années que grâce au prix journalier alloué pour chaque enfant scolarisé, d'un montant de 313 DA, et à quelques dons de particuliers. Créée en août 1996, DEFI dispose de deux CCP, l'un à Taskeriout et l'autre à Aokas. Elle prend en charge les enfants de 6 à 18 ans pour les pathologies comme la trisomie 21 (mongolisme), l'infirmité motrice cérébrale, le retard psychomoteur, l'épilepsie, la déficience mentale ainsi que les troubles du comportement et de la concentration. Ses besoins urgents se déclinent comme ceci : un gestionnaire pour les deux centres, un psychomotricien, un orthophoniste et un éducateur. En termes structurels, font cruellement défaut un nouveau centre plus grand pour l'accueil d'autres enfants, deux fourgons ou microbus pour le transport, un terrain pour le relancement des ateliers de travail. Coté financier, il s'agit de résorber une dette de plus de 4 millions de dinars, apporter sa quote-part au projet ONG 02, couvrir le déficit budgétaire et les frais de recrutement du personnel. Sur le long terme, et pour un fonctionnement optimal, une source régulière de financement pour la masse salariale, des financements pour réaliser les divers projets et rénover les structures existantes sont plus qu'indispensables. Mais pour l'instant, à quelques jours d'une rentrée s'annonçant difficile, une seule priorité pour M. Brahmi : ne pas abandonner ses 76 protégés qui « sont déjà touchés dans leur chaire et leur âme par leur handicap, mais ne devraient pas l'être une nouvelle fois à cause de notre égoïsme et de la bêtise humaine ». Pour cela, un début de règlement de l'étranglement financier et un terrain s'imposent pour ne pas rater une autre opportunité, le projet ONG 02.