C'est devenu quasiment une coutume. Le mois sacré est annonciateur d'us pas toujours en conformité avec les préceptes religieux. En plus des augmentations des prix de produits de large consommation, la rareté d'autres, comme le lait, avant la rupture du jeûne, est devenue une tradition, d'où les spéculations à grande échelle. Dans cet embrouillamini sans contrôle, même le carburant se fait désirer, au point où des chaînes interminables se forment dès l'aube. A partir de dix heures, les stations-service plient les tuyaux au grand dam des citoyens affairés à leurs occupations quotidiennes. Le plus grave, il y a deux jours, une bagarre généralisée s'est produite au niveau de la station de Beni Add. Selon nos informations, les trafiquants de carburant, connus sous le sobriquet de hallaba, ont pris d'assaut les pompes. « C'était un vrai raid et au bout de quelques heures, point d'essence ni de gasoil, d'où le mécontentement des usagers ». On a enregistré des blessés. Le même cas s'est produit dans une station au centre de Tlemcen. « Les hallaba étaient déterminés à prendre en otage la station ». Pourtant, le wali avait signé un arrêté obligeant les pompistes à ne servir que 400 DA de carburant pour les véhicules légers et 1 500 DA pour les poids lourds (!?) Enfin, cet acharnement sur les stations par les trafiquants s'expliquerait, selon des observateurs au fait de ce phénomène, par le cours informel du carburant au Maroc « le mazout, particulièrement, qui est très demandé en cette période ». A quand l'éradication de ces suceurs d'essence et de gasoil sans foi, ni loi ?