L'augmentation générale des prix à la consommation préoccupe les foyers algériens. En effet, les prix de nombreux produits de consommation de masse, comme les céréales, le lait, l'huile et le sucre ont connu une très forte augmentation sur les marchés internationaux au cours des dernières semaines, dont les répercussions ont été quasi instantanées en Algérie. Partant des fruits et légumes en passant par l'huile, le sucre, la semoule ou encore les produits laitiers, tous ont enregistré des hausses. Les ménages éprouvent ainsi de réelles difficultés à faire face à cette flambée des prix à la consommation à quelques jours de la rentrée sociale et scolaire. Pour sa part, le gouvernement a choisi de continuer à subventionner le blé tendre et le lait, deux des principaux biens de consommation du pays, en dépit de la forte augmentation des prix. Certains départements ministériels comme celui du commerce ont renforcé les mesures antifraude afin de contenir la spéculation qui toucherait certains produits comme la pomme de terre et la viande notamment à l'approche du mois sacré, et ce, en effectuant des contrôles inopinés au niveau des chambres froides. Il faut dire que l'érosion dangereuse du pouvoir d'achat de la majorité des Algériens et l'inflation soutenue et la flambée sans précédent des prix des produits de large consommation présagent une rentrée sociale tumultueuse. Une rentrée sociale qui s'annonce quelque peu particulière cette année pour s'être greffée au mois de Ramadhan, synonyme de grosses dépenses pour les ménages. C'est aussi l'occasion pour les commerçants peu scrupuleux de spéculer sur les prix des produits de large consommation, une pratique devenue, avec le temps, une seconde nature. Devant une telle situation, les pouvoirs publics sont interpellés plus que jamais et se devaient d'intervenir ne serait-ce que pour réguler le marché. C'est dans ce contexte que le gouvernement a mis en place un comité ad hoc chargé de surveiller l'augmentation des prix des légumes et des biens de première nécessité. Lors d'un comité interministériel réuni mercredi le 15 août et présidé par le chef de l'Exécutif, Abdelaziz Belkhadem, le gouvernement a mis en place ce comité qui sera également chargé de suivre les fluctuations quotidiennes du marché et de proposer des solutions "possibles" qui devront être approuvées par le gouvernement. Le gouvernement a également examiné d'autres projets visant à garantir la rapidité d'approvisionnements suffisants en produits tels que le lait écrémé et le blé, qui connaissent actuellement une pénurie sur les marchés internationaux. Par ailleurs, les organisations salariales ont suggéré des stratégies pour juguler ces augmentations de prix. Le Forum des chefs d'entreprises (FCE) est allé jusqu'à conseiller une réévaluation du dinar pour contenir l'augmentation des prix à l'importation et pour renforcer le pouvoir d'achat dans le pays. Le Forum a écrit au gouvernement pour lui faire part de ses "sérieuses préoccupations".