Une grande victoire pour les écolos, mais il reste à assurer la longévité des équipements. Après un arrêt forcé de plusieurs semaines, coupure qui avait sensiblement renforcé la très forte tension régnant sur le marché du ciment et poussé davantage encore les prix vers le haut, la cimenterie Djouad Tahar de Hamma Bouziane a repris ses activités et tourne à présent à plein régime, nous a déclaré le directeur de l'environnement. Mieux encore, ajoute-t-il, les rejets de poussière de ciment visibles de très loin, via d'énormes panaches de fumée, ne sont plus que de mauvais souvenirs du fait de la mise en marche d'un nouveau filtre dit à manche, une nouvelle technologie adoptée et plébiscitée en lieu et place de l'ancien système appelé électrofiltre, lequel avait été, de nombreuses années durant, pointé du doigt pour son implication directe dans la dégradation de l'environnement et les atteintes portées à la santé des riverains qui étaient les premiers à en payer le prix. Certaines études, dont la fiabilité ne peut être mise en doute, avait accusé cette pollution atmosphérique de causer également des nuisances à l'environnement et aux citoyens des localités limitrophe.D'après notre interlocuteur, qui avait suivi de très près les différentes étapes et péripéties de cette opération, laquelle avait pris un gros retard par rapport aux prévisions, le taux de volume de poussière dégagé par cette technologie de pointe n'aurait rien à envier à celui affiché au niveau de nombreuses cimenteries d'outre-mer. Ce taux est, en effet, estimé à 10 mg par m3 d'air, alors que par le passé ce taux dépassait très largement la norme admise plafonnée à 50 mg par m3 d'air. Ce qui représente en soi une belle performance de ce nouveau filtre dont l'étude de faisabilité, l'installation et la mise en marche aurait coûté un milliard de dinars. Fruit d'un contrat de performance entre le groupe ERCE et le ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, cette technologie filtre aussi les poussières rejetées dans les ateliers où s'activent H24 des travailleurs de la cimenterie et participe de ce fait à la préservation de leur santé, sachant que ces derniers s'étaient jusque-là résignés à travailler dans des conditions nuisibles pour leur intégrité physique. Pour sa part, le contrat de base, signé le 14 août 2006, englobait l'étude de faisabilité, la formation des personnels spécialisés, les équipements, le montage, la mise en service et la maintenance de ces mêmes équipements. Au final, et en marge des préoccupations de rendement et de rentabilité, la nouvelle technologie mise en place vise à assurer, entre autres fonctions qu'on lui reconnaît, un recensement fiable et en temps réel des éventuelles sources de pollution, l'analyse du taux de poussière dégagé au niveau de la cheminée, la mise en place d'un dispositif d'auto-contrôle, des rejets de poussière et d'auto-surveillance des équipements anti-pollution, la modification des équipements de refroidissement de la tour de conditionnement, ainsi que la récupération et le conditionnement des déchets solides.