Un Arabe israélien accusé d'avoir fourni des informations au Hezbollah pour préparer un attentat contre le chef d'état-major de l'armée israélienne, le général Gaby Ashkenazi, a été arrêté, a annoncé hier une source judiciaire. Cet Arabe israélien, Rawi Sultani, a été arrêté le 10 août, mais l'annonce de son interpellation a été maintenue secrète pendant trois semaines sur ordre d'un tribunal qui a levé lundi le black-out sur cette affaire. Il avait été recruté par le Hezbollah libanais lors d'un voyage au Maroc effectué en août 2008 pour participer à un camp de jeunesse arabe comme représentant du mouvement arabe israélien, le Rassemblement national démocratique, connu sous son acronyme hébreu Balad, a-t-on ajouté de même source. Il est accusé d'avoir rencontré un représentant du Hezbollah à cette occasion et un autre membre du mouvement chiite lors d'un voyage en Pologne, en décembre 2008. Il aurait fourni au Hezbollah des informations sur les déplacements du général Ashkenazi, qui fréquentait la même salle de sports que lui. Le Hezbollah considérait le chef d'état-major israélien comme une cible possible pour venger la mort d'Imad Moughnieh, l'un de ses principaux chefs militaires tué en février 2008 dans un attentat à la voiture piégée à Damas. Le Hezbollah a imputé cet assassinat à Israël. Selon l'acte d'inculpation, Rawi Sultani est accusé d'avoir « transmis des information à l'ennemi », de « contacts avec des agents étrangers » et de « complot en vue de commettre un crime ». Son père, qui est aussi son avocat, a affirmé à la radio publique que l'acte d'accusation était « artificiellement gonflé » et que son fils était « innocent ». Le chef de Balad, l'ancien député Azmi Bishara, avait quitté début avril 2007 Israël, où il était sous le coup de poursuites. Il a été accusé d'avoir été en contact avec le Hezbollah libanais pendant la guerre de l'été 2006 et de lui avoir fourni des informations pour ses tirs de roquettes, ce qu'il a catégoriquement démenti.