Selon lui, la réalité est beaucoup plus grave. «Le chiffre peut atteindre 50 000, voire même 100 000, si on prend en considération les cas de sévices observés par les services de la gendarmerie, de la médecine légale, des soins psychologiques et de la pédiatrie», a-t-il regretté. L'enfant ne signale pas toujours les abus ou la maltraitance qu'il subit, surtout quand les problèmes sont intra-familiaux. Pour cela, toutes les parties susceptibles de détecter un problème quelconque doivent rester vigilantes. Il arrive aussi que les victimes ne soient pas perçues comme telles, mais considérées comme victimes d'accidents. Dans ces cas-là, l'enfant n'est pas pris en charge. Ainsi, M. Khiati a estimé qu'il est impératif d'élaborer un code de l'enfance qui regrouperait tous les textes dispersés dans différents codes. Il a toutefois soulevé les contradictions qui existent entre la Convention internationale et les textes nationaux, par exemple la définition de l'âge de l'enfant qui est de 0 à 18 ans dans la Convention internationale mais différente dans plusieurs textes adoptés dans notre pays. Le code doit répondre aussi, d'après M. Khiati, à de nouvelles exigences, à l'image la cybercriminalité et des dangers de l'intégration de l'enfant dans des milieux où il côtoie des personnes plus âgées, comme dans les collèges où des enfants de 11 ans sont confrontés à d'autres de 16 ans. Une situation qui est parfois source de conflits et d'agressions. «Il faut que les parents comprennent que leurs enfants peuvent être victimes de plusieurs formes d'agression, n'importe où et aussi jeunes qu'ils soient», a-t-il alerté. Invité par la commission de consultation de Bensalah, Mustapha Khiati a affirmé que «les problèmes de l'enfant et de la jeunesse sont beaucoup plus importants que de discuter sur la révision de la Constitution». Pour lui, la prise en charge des enfants et de la jeunesse nous évitera certainement, à l'avenir, les problèmes que connaît la rue aujourd'hui.