Au niveau des communes rurales, dans les villages où les infrastructures de jeunes font énormément défaut, une catégorie importante de la frange juvénile trouve dans les salles de jeux l'unique moyen de divertissement. Durant ce mois, chaque soir, juste après la rupture du jeûne, dans la totalité des villages, des jeunes et moins jeunes passent des heures et des heures devant les consoles de jeux. Lors de notre virée effectuée dans les communes de Aïn Turk et d'Ath Laâziz, deux localités rurales, nous avons constaté que des centaines d'enfants, voire plus, affluent vers ces salles de jeux. Malla, un village sis à quelques kilomètres à l'ouest du chef-lieu de la commune d'Ath Laâziz, dans une salle de jeux, des enfants dont l'âge ne dépasse pas les 15 ans, s'installent devant leurs consoles, et ils se laissent emporter dans un univers virtuel qui les détache du monde extérieur pour un bon bout de temps. Karim, Hamouda et Omar se donnent rendez-vous, quotidiennement, dans la même salle. Faut-il souligner que dans une atmosphère qui ne peut exister que dans ce genre de « lieux de loisirs » où règnent un bruit assourdissant des machines de jeux, des cris, ces adolescents baignent dans la fumée des cigarettes. Les enfants sont collés aux manettes dont le contenu tend à être souvent violent, et ce à travers la mise en scène des jeux de combats et autres. Fervent de la manette de jeu, Brahim, 15 ans, estime, quant à lui, que la salle de jeux représente juste un lieu de distraction qui, en principe, devrait être sain. « Nous jouons entre amis, c'est le seul endroit de « loisir » qui existe dans notre localité », ajoute-t-il.