Après quatre jours de violentes émeutes et d'affrontements entre les jeunes et les forces de l'ordre, le calme est revenu mardi dans la ville de Chechar (50 km au sud de Khenchela). En effet, samedi dernier, la ville s'est transformée en un immense champ de bataille où les habitants avaient manifesté leur ras-le-bol et la limite de leur patience face à un quotidien devenu insoutenable. Pauvreté extrême, oisiveté, absence d'infrastructures et la liste est longue. Il a fallu une petite étincelle pour réveiller le volcan qui a ravagé la ville. Plusieurs véhicules, appartenant en majorité à Sonelgaz, ont été saccagés ainsi que des édifices publics, dont le siège de l'APC, le bâtiment d'Algérie Télécom et celui de la subdivision de l'hydraulique, dont on dit être à l'origine de la colère, pour avoir, soi-disant, retardé les travaux du réseau d'AEP, censé alimenter le projet d'hôpital, désormais transféré, selon la rumeur incendiaire, à la commune historiquement rivale de Babar. Rumeur vite démentie d'ailleurs par les voix officielles qui expliquent le soulèvement par l'instabilité qui règne au sein de l'APC et les guerres intestines qui ont mené au retrait de confiance du maire et à son remplacement. Les autorités ont pu arracher l'apaisement en promettant de répondre à l'essentiel des revendications, lors d'une rencontre qui a réuni mardi matin le wali Mabrouk Belioz avec des notables et représentants de la société civile de la commune de Chechar. Ces derniers ont obtenu surtout la clémence pour les émeutiers (une cinquantaine, parmi lesquels on compte des mineurs) interpellés au cours des événements qui ont fait cinq blessés, dont un cas grave, parmi les forces de l'ordre et une quinzaine parmi les citoyens. A travers cet acte magnanime, les autorités tentent d'acheter la paix avec des jeunes qui échappent totalement au contrôle, y compris celui des notables et des aînés en général. Il n'y a qu'à voir l'intensité de la violence et les offensives qui duraient jusqu'à des heures avancées de la nuit ou encore se rappeler les émeutes de Khenchela de juin 2001.