Quant aux collectivités locales, elles sont responsables de la propagation de cette maladie infectieuse.» Tels sont en substance les conclusions de la commission d'enquête dépêchée le 8 août par M. Ould Abbès, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, en réaction à la persistance de la situation épidémique de la fièvre typhoïde dans le chef-lieu de wilaya de Annaba. Venus de la direction de prévention générale, les deux inspecteurs ont visité, durant deux jours, toutes les structures sanitaires, notamment le service infectiologie à l'hôpital Dorban du CHU Ibn Rochd de Annaba, où sont hospitalisés tous les malades atteints de la typhoïde. Ils se sont également rendus à la cité Rym, où résident la quasi-totalité des malades pris en charge par le service du professeur Laouar. Devant la dégradation de l'environnement des habitants et l'existence des égouts à ciel ouvert, des réseaux d'AEP éventrés et des fuites d'eau potable, le doute des inspecteurs a été confirmé. Pis, les analyses de la qualité d'eau d'une bâche à eau, qui approvisionne la cité Rym, ont prouvé l'existence de la bactérie salmonelle première responsable de la propagation de la fièvre typhoïde. «Depuis le 7 juillet dernier, 35 personnes adultes et 4 bébés ont été déclarés malades de la fièvre typhoïde. Dix-neuf individus ont été hospitalisés, dont 14 ont quitté le service après avoir été pris en charge. Mais 5 malades sont toujours hospitalisés et n'ont pas encore été autorisés à quitter le service», récapitule le professeur Laouar.