Les services de santé de la wilaya de Annaba ont respecté toutes les procédures exigées dans la circulaire n°1126 du 17 novembre 1990 relative à la prise en charge de la fièvre typhoïde. Quant aux collectivités locales, elles sont responsables de la propagation de cette maladie infectieuse.» Tels sont en substance les conclusions de la commission d'enquête dépêchée le 8 août par M. Ould Abbès, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, en réaction à la persistance de la situation épidémique de la fièvre typhoïde dans le chef-lieu de wilaya de Annaba. Venus de la direction de prévention générale, les deux inspecteurs ont visité, durant deux jours, toutes les structures sanitaires, notamment le service infectiologie à l'hôpital Dorban du CHU Ibn Rochd de Annaba, où sont hospitalisés tous les malades atteints de la typhoïde. Ils se sont également rendus à la cité Rym, où résident la quasi-totalité des malades pris en charge par le service du professeur Laouar. Devant la dégradation de l'environnement des habitants et l'existence des égouts à ciel ouvert, des réseaux d'AEP éventrés et des fuites d'eau potable, le doute des inspecteurs a été confirmé. Pis, les analyses de la qualité d'eau d'une bâche à eau, qui approvisionne la cité Rym, ont prouvé l'existence de la bactérie salmonelle première responsable de la propagation de la fièvre typhoïde. «Depuis le 7 juillet dernier, 35 personnes adultes et 4 bébés ont été déclarés malades de la fièvre typhoïde. Dix-neuf individus ont été hospitalisés, dont 14 ont quitté le service après avoir été pris en charge. Mais 5 malades sont toujours hospitalisés et n'ont pas encore été autorisés à quitter le service», récapitule le professeur Laouar.