Déchaînement La population, exacerbée par les conditions de vie, se soulève partout, pour exiger des autorités locales une meilleure et vraie gestion du budget de l?APC et le lancement de projets socioéconomiques en sa faveur. Après quelques jours d?accalmie, Ouargla renoue avec la protesta. Tout commence lorsque des citoyens, munis des dossiers de candidature, se présentent, samedi, à une entreprise à Ouargla, qui a publié une annonce de recrutement. Les jeunes candidats affirment avoir été «humiliés» par certains responsables. Ces derniers les ont très mal accueillis et se sont même permis des propos déplacés. «Vous n?êtes même pas propres», «Raser vos moustaches avant de venir au moins !», Blessés, les jeunes décident de crier leur colère. Ainsi, près de 200 citoyens envahissent la rue et observent un sit-in devant le barrage de sécurité, situé entre la ville d?Aïn Beïda et Ouargla, qui délivre les autorisations pour accéder à Hassi Messaoud. Une procédure que les protestataires rejettent, puisqu?elle exclut même les habitants des villes alentour. Les contestataires ont également bloqué la route reliant Ouargla à Hassi Messaoud pendant près de 5 heures, ce qui a considérablement perturbé la circulation routière. La population, excédée, dénonce surtout la non-application des mesures annoncées par le gouvernement, il y a quelques jours, notamment, le gel des entreprises de sous-traitance. Les habitants ne croient plus aux promesses et exigent des actions concrètes et réelles. A Tiaret, les habitants des communes de Faïdja et de Maghila ont fermé, hier, dimanche, le siège de leur APC et empêché toute personne d?y pénétrer. Ces localités isolées réclament le départ du maire et dénoncent la gestion du budget communal. Ce n?est qu?en fin de journée que le chef de daïra de Sougueur, accompagné de la gendarmerie, s?est déplacé pour écouter les doléances des citoyens et tenter d?apaiser leur colère. Par ailleurs, la population de la commune de Beni Mellik (Tipaza) a maintenu la protestation durant deux jours. Les habitants, qui ont bloqué la RN 3 reliant leurs communes à Damous, refusent toujours de céder le passage aux forces anti-émeutes qui ont tenté de dépasser la barricade et de les faire reculer. Pour éviter tout dérapage, les forces de sécurité ont dû quitter les lieux. Ces citoyens refusent de parler aux autorités locales, et ont établi une plate-forme de revendications qu?ils comptent transmettre au ministre de l?Intérieur. Ils demandent, entre autres, la construction d?un lycée, la réfection des routes et l?assurance du transport solaire et public. À Mascara, plus d?une centaine d?habitants du douar Kada se sont rassemblés devant le siège de l?APC de Mamounia pour dénoncer la démission des élus locaux. Informé de la situation, le wali a dépêché sur place son secrétaire général et l?inspecteur général pour recenser les revendications. Pour apaiser la tension, des fonctionnaires de la wilaya ont également sillonné le douar pour faire le constat. Les protestataires reprochent l?absence d?une aire de jeu, le non-bitumage de la route menant vers le douar, l?électricité et l?AEP. À Oum El-Bouaghi, le siège de l?APC de Blala, localité située à 70 km de l?ouest du chef-lieu de la wilaya, a été fermé par une centaine de jeunes, qui ont protesté contre la marginalisation dont ils sont victimes et exigé le départ du maire pour sa gestion du budget de l?APC. Rappelons que samedi dernier, de nombreuses protestations populaires ont eu lieu dans plusieurs wilayas notamment à Skikda, Batna Bouira, Laghouat et Tipaza.