Les citoyens de la commune de Taouarga, dans la daïra de Baghlia, une localité déshéritée distante d'une quarantaine de kilomètres au sud-est de Boumerdès ne veulent pas lâcher prise tant que les responsables «font la sourde oreille et qu'aucun n'ait daigné se déplacer sur les lieux pour constater de visu le marasme dans lequel ils se morfondent au quotidien». Ayant le sentiment d'être des laissés pour compte depuis des années, les habitants des villages Mazer et Elkodiat, les plus touchés de cette commune pauvre et enclavée à Boumerdès par l'absence des infrastructures publiques de proximité, les villageois ont bloqué le siège de l'APC deux jours durant, soit depuis mercredi dernier. Ils menacent même de corser leur action pacifique dans le cas où le wali en personne n'engage pas des pourparlers directs. Le mouvement de protestation s'est déroulé sous l'oeil vigilant de la gendarmerie locale dépêchée sur les lieux. Taouarga, l'une des plus anciennes communes de Boumerdès, souffre de l'isolement depuis l'Indépendance. La fermeture de la mairie est une action décidée en dernier recours au seul motif d'attirer l'attention des autorités locales sur leur détresse. «Nos contrées sont ignorées par les autorités», clamaient les protestataires en colère. Ils réclament la prise en charge des problèmes liés notamment à l'alimentation en eau potable, la réfection et le revêtement de la route reliant Mazer à Baghlia. Comme ils exigent la réouverture de la salle de soins du village Elkodiat ainsi que l'école du village Mazer fermées depuis longtemps. La présence sur les lieux du maire n'a pas calmé les esprits surchauffés. Par ailleurs, quelques citoyens issus des deux villages ont été convoqués pour aujourd'hui à la daïra de Baghlia pour exposer leurs revendications, apprend-on.