A moins d'une année de la clôture de ce programme, le taux de consommation des aides octroyées à la wilaya ne dépasse pas 24%. Depuis son lancement, le programme d'aide à l'habitat rural ne capte plus l'attention des citoyens qui espèrent construire un logement. La levée des lourdeurs administratives et autres handicaps qui dissuadent les citoyens d'en bénéficier est devenue, semble-t-il, le dernier souci des responsables en charge de sa concrétisation. A moins d'une année de l'expiration de ce programme, le taux de consommation des aides octroyées à cette wilaya ne dépasse pas 24%. Les informations en notre possession font état de 491 souscripteurs qui ont dû retirer la troisième et la dernière tranche de l'aide sur le nombre de 2000 aides affectées. 1347 demandeurs ont reçu la première tranche et 9018 la deuxième. En 2005, lors du lancement du programme, cette wilaya a bénéficié d'un quota de 5000 aides puis de 326 aides dans le cadre du programme complémentaire 2007-2008. Ayant constaté un certain blocage et d'énormes retards dus à diverses contraintes notamment celles liées au foncier, les services de la wilaya avaient décidé d'affecter 3326 aides vers la formule LSP qui suscitent, selon eux, plus d'engouement auprès de la population. Malgré cela, le programme n'avance toujours pas. À défaut de lever les contraintes qui entravent les postulants, les responsables de la wilaya ont recouru à la solution la plus simple et qui ne nécessite aucun effort, celle du transfert de plus de la moitié du programme vers la formule LSP. Résultat des courses : dans de nombreuses communes, le taux de consommation des aides inscrites ne dépasse même pas les 10% telles Kherrouba, Bordj Menaïel, Boumerdès, Hammadi, Sidi Daoud, Souk El Had, Taouarga et Zemmouri où le nombre de projets réalisés ne dépasse pas une vingtaine. Dans la commune de Cap Djinet l'on dénombre 18 aides qui ont été consommées alors que le nombre de bénéficiaires dépasse 85. La commune qui a bénéficié du plus grand quota est celle de Ammal avec 224 aides dont 98 seulement ont été consommées. Les communes rurales où l'on a enregistré un grand engouement pour cette formule d'aide n'ont pas bénéficié de quotas conséquents. Le programme connaît d'énormes retards puisque rares sont les communes qui dépassent le seuil de 30% de réalisation. Notre source explique cela par l'handicap du terrain et les difficultés que rencontrent les postulants notamment dans les communes non cadastrées pour établir les certificats de possession. La loi donne cependant des prérogatives aux P/APC pour délivrer un certificat de possession dans un délai de trois mois. Certains responsables en charge du suivi de ce programme mettent la responsabilité sur le dos des P/APC qui n'ont pas su, selon eux, vulgariser la procédure d'obtention dudit document en dépit de son importance. Outre cela, un nombre important des citoyens ayant exprimé leurs voeux de construire leur propre habitation à la faveur de cette aide se disent outrés par les lourdeurs administratives et les allers-retours qu'ils effectuent entre les différents intervenants de ce programme, à savoir l'APC, la daïra, la DLEP et la CNL pour s'enquérir de l'état d'avancement de leur dossier. À cela s'ajoutent les dépenses faramineuses liées à l'étude de sol, et l'obtention du permis de construire, que le demandeur doit débourser avant qu'il n'entame son projet.