Si l'infrastructure sanitaire paraît suffisante, le personnel médical reste très en deçà des besoins exprimés. Certes, la situation n'est plus ce qu'elle était, mais elle nécessite un effort supplémentaire pour combler les postes vacants, notamment au niveau des cinq hôpitaux, polycliniques et centres de santé existants. Un petit retour en arrière nous apprend que, jusqu'en 2000, la santé publique ne disposait que de deux chirurgiens et deux gynécologues de la mission médicale vietnamienne installée dans le secteur sanitaire du chef-lieu de wilaya. A l'époque, les praticiens nationaux refusaient d'exercer dans cette région de l'intérieur du pays, de surcroît en proie à un terrorisme aveugle. Cela a duré jusqu'en 2001, date à laquelle certains spécialistes commençaient à répondre favorablement à l'appel des autorités locales et celles de la Santé, encouragés notamment par un retour progressif à la vie normale et la disponibilité du logement pour cette catégorie de personnel médical. Actuellement, on dénombre 41 spécialistes répartis principalement entre les secteurs sanitaires de Chlef et Ténès qui comptent trois hôpitaux. Ce nombre englobe également les trois chirurgiens et les trois gynécologues de la mission médicale chinoise. Quant aux deux autres secteurs sanitaires, en l'occurrence ceux d'Ouled Farès et de Boukadir, ils ne fonctionnent qu'avec des spécialistes privés conventionnés. Le premier ne compte qu'un praticien public, un traumatologue exerçant à l'hôpital de Chettia, tandis que le second en est totalement dépourvu. La nécessité de combler ce déficit se fait donc nettement sentir, surtout dans les spécialités de cardiologie, pédiatrie, dermatologie, neurologie, ORL, ophtalmologie et psychiatrie. « Le logement et les postes budgétaires pour le personnel manquant existent », assure-t-on à la direction de la Santé. LES médecins préfèrent les grandes villes Les centres de santé et polycliniques implantés à travers la wilaya n'échappent pas à cette situation ; ils sont eux aussi insuffisamment dotés de médecins généralistes qui préfèrent, dit-on, les grandes villes et les cabinets privés. D'après les mêmes services, les effectifs en place ne couvrent que 60% des besoins, obligeant les secteurs sanitaires à constituer des équipes médicales mobiles pour sillonner, deux fois par semaine, les localités déshéritées. Le quota de trente médecins affectés dans le cadre du contrat de pré-emploi est jugé également en dessous des besoins exprimés par le secteur. Les médecins recrutés à ce titre ont pourtant la possibilité, indique-t-on, d'être « permanisés » dans leurs structures respectives. Côté privé, il existe 61 praticiens spécialistes exerçant dans des cliniques et cabinets ouverts dans les grandes agglomérations de la région. Par ailleurs, on nous signale que le scanner, installé récemment au niveau de l'hôpital Ouled Mohamed de Chlef, est déjà fonctionnel.