Constantine est en chantier, et l'on ne peut qu'applaudir, d'autant plus qu'il s'agit d'infrastructures de base importantes, à l'exemple du tramway, du pont futuriste, de la réhabilitation du pont Sidi Rached, et bien d'autres. Seulement, même si ces travaux sont opportuns, les autorités de la ville n'ont pas pensé à procéder par ordre de priorité, comme le pont Sidi Rached, qui aurait dû être restauré il y a bien longtemps. «Comment peut-on éventrer ainsi la ville à tout va, sans plan préalable de circulation, engendrant un stress généralisé ?» se plaint-on de toutes parts. Rentrer chez soi est devenue une véritable gageure, dans cette ville. C'est le cauchemar, partout, sur l'axe routier de Zouaghi, au centre-ville, sur tout le tracé du tramway… La population est excédée de ce gigantesque chantier ouvert tous azimuts. Les engins encombrent les lieux, et l'on ne comprend pas si les travaux avancent. Les automobilistes deviennent de plus en plus nerveux, les rixes sont fréquentes entre usagers et conducteurs de bus, les accidents font rage, et les chauffeurs de taxis refusent de travailler. «Il faut être fou pour se mettre dans ce piège qu'est devenu la circulation dans cette pauvre ville qui étouffe lentement mais sûrement», disent ces derniers, qui poussent les hauts cris dès qu'ils sont sollicités, surtout pour la cité Zouaghi. «L'itinéraire est toujours encombré, notamment à proximité de la trémie, où la route à deux voie a rétréci rendant le passage hasardeux, sans compter avec la nouvelle trémie près du théâtre de verdure, en cours de réalisation, qui a davantage compliqué la situation avec la fermeture du rond-point permettant d'emprunter la voie vers la zone industrielle», déplore un automobiliste. Beaucoup se rabattent sur la route d'El Khroub, faisant ainsi des kilomètres en plus. Autres nuisances Cela fait déjà des années que trottoirs et chaussées enregistrent une dégradation intolérable. Les Constantinois endurent, jour et nuit, cette situation humiliante. «Des trous immenses, des nids-de-poule, des trottoirs inondés, des égouts éclatés, des eaux usées nauséabondes, voilà où en sont les rues de la ville», s'indignent, entre autres, des riverains de la rue Larbi Ben M'hidi. Les principales artères de Constantine sont clochardisées à souhait. Beaucoup de recommandations relatives au nouveau plan d'urgence de circulation n'ont pas été appliquées, comme l'interdiction de stationnement à certains endroits, notamment les rues Larbi Ben M'hidi et Zaâbane, l'avenue Aouati Mostefa, la place des Martyrs… D'autre part, les canalisations, non encore réparées, comme sur la place du 1er Mai, du 1er Novembre, ou celle des Martyrs, ont été entourées par des barrières métalliques pour soi-disant organiser le déplacement des piétons, mais qui, en réalité, génèrent une anarchie sans pareille. Les vendeurs informels ne facilitent pas les choses avec leur marchandise étalée sur les trottoirs. «Nous faisons une véritable gymnastique pour vaquer à nos affaires», font remarquer des passants.