Pour venir à bout des problèmes d'insalubrité à Khemis Miliana, il faut non seulement des moyens matériels et humains suffisants, mais aussi l'implication des habitants. La plus grande commune de la wilaya de Aïn Defla, Khemis Miliana, n'arrive toujours pas à se hisser au rang des villes propres, en dépit des progrès et des efforts de développement enregistrés dans divers secteurs. Une ville propre, c'est pourtant ce à quoi aspirent le plus les habitants de cette localité, dont le nombre dépasse 82 000. Cependant, estime Ahmed Arbouz, un élu de la municipalité, ces même habitants ne font quasiment rien pour améliorer le cadre de vie dans leur cité. En outre, soutiendra-t-il, les services municipaux en charge de l'hygiène et de l'entretien de la ville ne trouvent aucun soutien auprès des associations locales, à quelques exceptions près, ni auprès des comités de quartiers, dont la plupart se concentrent actuellement davantage sur les opérations relatives au couffin du Ramadhan. Ainsi, le même élu regrette que les comités de quartiers ne s'impliquent pas dans des actions de volontariat ou de sensibilisation pour l'amélioration du cadre de vie des habitants. Selon lui, tout le monde se contente d'attendre que les services municipaux gèrent à eux seuls ce volet, chose qui est difficile sans l'apport des citoyens qui sont d'ailleurs les premiers concernés. A signaler que les services locaux chargés de l'entretien procèdent quotidiennement, aux dires de notre interlocuteur, au ramassage de 60 tonnes de déchets ménagers sur les 80 tonnes qui polluent les zones les plus sensibles, telles que le quartier Souamaa où vivent 17 000 âmes ou encore la cité Dardara de 20 000 habitants, ainsi que Sidi Maâmar, en pleine agglomération et qui fait face à de graves problèmes de dégradation de l'environnement. Le même élu fait état d'un déficit en moyens humains et matériels pour la gestion des déchets ménagers au niveau de la commune. Ce créneau, ajoute-t-il, est boudé par les chômeurs puisque pour 80 postes de travail proposés, seule une vingtaine de personnes se sont manifestées. Aujourd'hui, affirmera-t-il, les demandeurs d'emplois continuent à postuler surtout pour des postes d'agents de sécurité. Et de souligner, par ailleurs, qu'il y a lieu d'acquérir des moyens matériels neufs car ceux qui existent actuellement au niveau de la municipalité sont insuffisants et vétustes. D'aucuns déplorent en ce sens un manque d'investissements du secteur privé dans ce domaine. Quoi qu'il en soit, pour venir à bout des problèmes d'insalubrité à Khemis Miliana, il faut non seulement des moyens matériels et humains suffisants, mais aussi l'implication des habitants eux-mêmes pour préserver leur environnement et leur cadre de vie.