La victoire face à la Zambie, dimanche dernier au stade Mustapha Tchaker de Blida, a ouvert les appétits d'un football trop longtemps sévré de succès. La victoire difficile, certes, mais qui peut mener l'équipe nationale vers la Coupe du monde 2010 qui aura lieu en Afrique du Sud. Il faut noter que les Verts se trouvent déjà qualifiés pour la prochaine coupe d'Afrique des nations qui aura lieu en février prochain en Angola. C'est là, un premier objectif atteint par la bande à Saâdane en attendant la touche finale qui aura lieu en octobre prochain au détour de la rencontre face à l'Egypte et qui confirmera certainement le retour du football national dans le contexte international. Il suffit d'y croire. La victoire de dimanche dernier face à la Zambie est à mettre dans le registre du palmarès. Aujourd'hui, l'objectif demeure la préservation de cette équipe qui a donné tant de joie au peuple algérien. L'événement est passé inaperçu, pourtant il mérite que l'on si attarde un peu plus. L'équipe nationale de football, au détour de sa victoire face à la Zambie, s'est qualifiée pour la prochaine Coupe d'Afrique des nations qui aura lieu l'année prochaine en Angola. L'information parait normale, voire simple, puisque dans l'esprit de chaque Algérien l'essentiel réside dans la qualification au prochain Mondial. Après plus de deux décennies d'absence sur le plan international, il devenait logique que les attentions soient axées vers la Coupe du monde et un peu moins vers le rendez-vous africain. D'ailleurs, les commentaires d'après-match ne faisaient que rarement allusion à cette qualification qui est venue presque en catimini. S'il est vrai que l'appétit vient en mangeant et que les supporters attendent impatiemment une qualification pour le Mondial, il n'en demeure pas moins que cette première réussite dans les objectifs de l'équipe nationale mérite d'être soulignée. D'abord pour rappeler que l'équipe nationale a obtenu son billet pour le rendez-vous africain avant même de clore les matches de son groupe, c'est-à-dire à deux journées de la fin des éliminatoires. Chose qui n'arrive pas souvent à notre football sachant que les statistiques relèvent que les qualifications en Coupe d'Afrique pour notre onze national ont souvent été décrochées que difficilement. Aujourd'hui, la sélection nationale réalise un sans-faute pour retrouver la compétition africaine qu'elle a quittée durant les deux derniers rendez-vous. Absente des éditions du Caire et de Accra, l'équipe nationale se réconcilie avec le football africain en décrochant le ticket pour Luanda. L'Algérie qui comptabilise treize participations à une phase finale de la Coupe d'Afrique des nations a marqué le pas durant les deux dernières éditions lorsque le football national a touché le fond pour cause d'une désorganisation qui a failli emporter la discipline. Le peuple revendique une équipe forte Si au niveau des structures, certains aménagements ont été enregistrés au détour d'une élection d'un nouveau bureau fédéral emmené par Mohamed Raouraoua alors élu président de la fédération, l'équipe nationale, quant à elle, collectionnait ses plus mauvais résultats pour se faire humilier à plusieurs reprises. Ce n'était pas tant les moyens qui manquaient mais plutôt une véritable politique de développement de la discipline qui faisait tant défaut. Partant de là, la discipline ne pouvait que constater les dégâts. La régression devenait inévitable et les différents colmatages ne pouvaient changer grand-chose dans un football qui s'est retrouvé pris en otage malgré lui. Plusieurs variantes ont été tentées par les structures fédérales mais sans grands résultats. Il est vrai maintenant que lorsque nous avons un championnat national des plus faibles et qui ne fournit aucun joueur pour la sélection, il est utopique de s'attendre à un onze national qui puisse forcer le respect. La nouvelle équipe fédérale mise en place n'avait pas de grandes ambitions dans le domaine de la compétition puisque les objectifs fixés au départ étaient très limités. Mais la vox populi ne voulait point se contenter d'objectifs restreints. Au détour de la victoire face à la formation égyptienne, le peuple est sorti dans la rue pour exprimer sa joie et clamer haut et fort un football plus compétitif et plus représentatif. Les responsables ne pouvaient faire la sourde oreille à une revendication populaire qui a fait sortir des millions d'Algériens dans la rue. La passion prenait des contours inimaginables au point où une véritable tension pesait sur cette équipe nationale qui ne pouvait plus se contenter de miettes. Les Verts se devaient de relever le défi car il ne s'agissait plus de jouer les seconds rôles au moment où la rue revendiquait une équipe nationale forte à même de se réconcilier avec le football mondial. La mission devenait alors plus délicate au lendemain de la victoire ramenée de Lusaka. Les larmes de Saâdane, qui avait peur d'une mission aussi difficile, disaient long sur le poids de la responsabilité qui reposait sur le dos de cette équipe. Pourtant, vaillamment, elle allait collectionner des victoires pour se retrouver à quelques pas d'une qualification historique au prochain Mondial. Historique parce que parti de rien, l'équipe nationale a de fortes chances de se retrouver parmi les meilleures comme n'ont pu le faire de grandes nations du football aux budgets énormes. Les Verts sont à deux pas de l'Afrique du Sud, contrairement à l'Argentine ou la France, par exemple. Aujourd'hui, il faut, bien évidemment, garder les pieds sur terre car rien n'est encore joué et comme en football une partie ne se termine qu'au coup de sifflet final de l'arbitre alors il faut redoubler de travail pour que la réussite soit totale. Par contre, il serait intéressant de savoir si les leçons de cet épisode ont été retenues ou bien allons-nous assister à l'émergence de nouveaux « parrains » d'un football qui sert beaucoup d'intérêts sordides ? L'interrogation trouve toute sa place eu égard aux multiples dribbles qui se font en coulisses pour détourner la trajectoire du ballon.