Figure bien connue du hip hop local, le rappeur Chawki Philephenomene, de son vrai nom Manâa Mohamed Chawki, supervise depuis hier la quatrième édition du festival de la musique hip hop qui se déroule sur la grande esplanade de la Concorde. A 25 ans, Chawki s'est fixé pour objectif de développer la culture urbaine (graffitis, hip hop, slam) dans les champs que la ville impose. Qui est réellement Chawki Philephenomene ? Je suis étudiant à l'université de Sidi Bel Abbès où je prépare une licence en documentation et un ingéniorat en électronique et contrôle industriel. Ma première expérience de la scène remonte à l'année 2000. Depuis, un mouvement culturel hip hop a commencé à se développer en underground avec des copains rappeurs. C'est en 2003, qu'on a eu l'idée d'organiser la première rencontre de la culture Rap. En 2007, j'ai réalisé mon premier spectacle Ayala Hayla, une comédie sur fond de musique rap. Mais c'est avec Zaki Zeddour que je compte développer le rap acoustique, une nouvelle manière de faire le rap avec une guitare sèche comme seul instrument musical d'accompagnement. C'est seulement avec la guitare et le texte. Vous organisez en ce mois du ramadhan, la quatrième édition du festival hip hop avec la participation de troupes des quatre coins du pays. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce festival ? Les spectacles se dérouleront en plein air, à compter de 22h, au niveau de l'esplanade El Wiam (Concorde). Il y aura, certes, moins de participants que lors de la précédente édition, mais on s'attend tout de même à voir défiler Zonka Génération de Tizi Ouzou, Street live d'Oran, Moh El Gana (moderne Gnawi) de Blida, Amine la Rage d'Alger, Beat box Amar, un virtuose de l'harmonica. En tout, une trentaine de rappeurs prendront part à ce rendez-vous culturel auquel devraient également participer les comédiens de la formation El Wiam, des jeunes qui font du théâtre de rue. Vous avez prévu d'autres activités en marge du festival… Oui, il s'agit de la première fresque de graffitis dans la ville de Sidi Bel Abbès, au-dessous du pont de Sidi Djilali. Nous avons identifié le site et entamé, de nuit, une œuvre artistique urbaine avec quelques pistolets de peinture et beaucoup de détermination. C'est un travail que s'applique à exécuter un clan de tagueurs autonomes qu'encadrent des étudiants de l'Ecole des beaux-arts. Je peux citer, entre autres, Djaward, Mestari, Issam…. Une fois la fresque achevée, on compte organiser des spectacles de Slam, des joutes oratoires et poétiques en pleine rue avec certains rappeurs participant au festival de la musique hip hop.