La corporation des retraités est en effervescence depuis l'annonce de l'augmentation des pensions de 5%. Des centaines d'adhérents en rupture de ban avec la fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR), affiliés à la centrale syndicale UGTA, se disent déçus par la décision de relèvement des pensions prise par le ministère du Travail. Il s'agit en fait d'une augmentation dérisoire, commentent certains retraités, contestant dans le fond et la forme la démarche à l'origine de cette augmentation des pensions qui ne tient pas compte de la dégradation du pouvoir d'achat et de l'inflation galopante. « Nous rejetons cette décision d'augmentation des pensions prise à pied levé car elle ne répond nullement aux attentes des retraités », lance un retraité de l'ancien complexe sidérurgique d'El Hadjar, aujourd'hui ArcelorMittal. « Le taux d'augmentation de 5 % est une insulte à l'adresse des gens de la corporation car elle complique encore davantage la situation sociale précaire d'un bon nombre de retraités », enchaîne son collègue, allant jusqu'à dire que les retraités ont été carrément touchés dans leur dignité par une telle mesure. D'autres interlocuteurs font endosser, à ce propos, la responsabilité à la fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR) qui n'a pas su, selon eux, défendre les préoccupations sociales des retraités, se mettant ainsi « en porte-à-faux avec la base qu'elle est censée représenter ». « L'appel que nous lançons s'adresse en premier lieu aux décideurs pour qu'ils prennent les dispositions nécessaires afin d'anticiper les évènements au lieu de les subir en prenant en charge rapidement nos préoccupations », prévient un autre retraité qui évoque la nécessité d'une revalorisation conséquente en rapport avec la cherté de la vie, la correction des aberrations inhérentes au système de retenues des indemnités sur le revenu global (IRG), notamment pour les retraités qui perçoivent des salaires entre 19 000 et 20 000 DA et la suppression des disparités actuelles dans l'attribution des indemnités conjoint à charge. L'accès au bénéfice des œuvres sociales reste également une autre revendication, et non des moindres, que continuent de soulever des retraités notamment ceux de l'ancien complexe sidérurgique d'El Hadjar. Faut-il rappeler qu'un groupe de retraités de ce géant de l'industrie lourde en Algérie avait déposé plainte contre le comité de participation (CP) pour exclusion des retraités du bénéfice des œuvres sociales consacré par la loi ? Cette plainte qui a été à l'origine de l'ouverture d'une enquête confiée à la gendarmerie nationale est restée sans suite en dépit de la « légitimité de (leur) revendication ».