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«Nous n'avons encore rien vu»
Publié dans El Watan le 17 - 10 - 2011

-Après des années d'assainissement financier, comment expliquer que l'industrie nationale soit toujours sinistrée ?
Il faut savoir que les premières opérations d'assainissement des entreprises publiques n'étaient qu'un jeu d'écritures. On ne leur a pas donné d'argent. Il est vrai que si l'entreprise est endettée auprès d'une banque et que cette dernière est payée par le Trésor, c'est toujours l'argent de l'Etat, mais il s'agit néanmoins d'éviter la confusion. Qu'on ait parlé d'effacement de dettes bancaires, fiscales ou parafiscales, ça reste des jeux d'écritures. Il n'y a pas non plus d'opérations d'investissement. La plupart des investissements dans les industries algériennes datent de 40 ou 50 ans.
Maintenant, si ces opérations ont échoué c'est parce qu'il n'y a jamais eu de clarté dans la démarche des pouvoirs publics. Il y a eu tout le temps des affrontements même à l'intérieur du gouvernement entre ceux qui étaient pour l'assainissement et la relance de l'entreprise économique et ceux qui ont tout fait pour freiner cette option. Un affrontement idéologique entre les promoteurs du libéralisme, du libre-échange et les conservateurs qui étaient pour un secteur public fort. Tout dépendait du rapport de force du moment, mais ni ceux qui étaient pour le maintien n'ont su s'adapter à la conjoncture mondiale, ni ceux qui étaient pour l'ouverture n'ont su le faire avec intelligence sans casser tout le tissu industriel.
-Le secteur du textile va bénéficier d'un plan de relance ambitieux. Pensez-vous qu'il sera salutaire pour son sauvetage ?
Il y a une décision de mettre les moyens pour relancer l'économie. Pour l'industrie de la manufacture, on a mis presque 2 milliards de dollars qui consistent à assainir la dette bancaire, fiscale et parafiscale. Il y a une autre partie qui est consacrée à l'investissement et la formation. La décision a été prise en mars dernier et jusqu'à aujourd'hui, aucune entreprise n'a bénéficié de cet assainissement. On est encore au stade de l'actualisation des comptes et la revue des bilans. Nous n'avons encore rien vu. Je ne pense pas que le résultat de cet assainissement se verra en quelques mois. Il ne faut pas penser qu'un secteur qui a été détruit pendant 20 ans sera relancé en 48 heures.
Ça prendra le temps qu'il faut, à charge pour nos opérateurs économiques de montrer des signes de relance. Mais les politiques doivent être au rendez-vous. On ne relance pas pour laisser le marché tel quel, laisser l'informel, la bureaucratie, la corruption, etc. Le politique doit jouer un rôle pour promouvoir la PME, car il est impossible que le secteur public réponde seul aux besoins du marché. Il représente l'amont, en mettant à disposition de l'industrie les matières de base, tandis que l'aval est davantage du ressort du privé.
-Les entreprises du secteur ont-elles tiré profit des anciennes opérations d'assainissement ?
Il y a eu des jeux d'écritures pour permettre aux entreprises de redémarrer, d'obtenir des lignes de crédit, etc. Mais après l'effort de soutien à ces entreprises, il y a eu l'ouverture du marché. Tous les transformateurs pour éviter la bureaucratie, les cassements tête et les charges salariales, ont préféré se tourner vers l'importation, ils se sont convertis en importateurs. On a favorisé un système d'importation et de consommation et pas un système productif. D'ailleurs, l'ONS montre que l'industrie et l'agriculture n'interviennent qu'à hauteur de 5 et 8% respectivement dans le PIB. Pour peu que les prix du pétrole chutent durablement, le pays peut tomber en faillite à n'importe quel moment.Qu'il y ait une prise de conscience pour dire qu'il faut aller vers la production et l'industrie, c'est tant mieux. Mais est-ce que ceux qui veulent aller dans ce schéma économique ont les coudées franches, je ne crois pas. Est-ce qu'ils ne seront pas sous la pression des lobbys de l'importation, je ne sais pas.
-A quoi tient la réussite de ce nouveau plan de sauvetage ?
Il ne faut pas commettre les erreurs du passé, c'est-à-dire mettre beaucoup d'argent dans une relance et ne pas l'accompagner. On n'a pas le droit d'ignorer les questions liées au type de management qu'on a dans l'entreprise, au type d'environnement auquel elle est confrontée, et aux types de relations qu'elle entretient avec les banques et l'administration. Il y a une révolution à engager chez les pouvoirs publics pour aboutir à des résultats probants. Le management pose aussi un problème. Vous avez une équipe de dirigeants qu'on a mis en place depuis une vingtaine d'années et à qui on demande de détruire le secteur industriel. Et l'on demande à ces mêmes personnes qui ont été à l'origine de cette stratégie de destruction de relancer l'industrie.
Ce n'est pas normal. C'est au gouvernement de regarder de près ce potentiel humain qui existe dans les entreprises et se demander si c'est avec lui qu'on peut relancer ou pas en mettant des contrats de performance et en faisant des évaluations au bout d'une année. Par ailleurs, je me demande quelle est la durabilité de cette opération (assainissement, politique de relance), si ceux qui l'ont mise en place venaient à partir demain. Est-ce que cela ne serait pas balayé s'il devait y avoir un autre exécutif  ? On est dans un pays où on fait la chose et son contraire en un laps de temps très court. Relancer l'économie est un processus qui se fait dans la durée, et pour le moment nous n'avons pas une idée précise sur sa durabilité.


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