La séance se déroulera en présence de la réalisatrice, ainsi que les témoins qui ont assisté au drame de la Seine, un certain 17 octobre 1961. Réalisée par Yasmina Adi, le film est sorti dans les salles de cinéma, en France, le 19 octobre dernier. Yasmina Adi a déjà fait sortir son premier film en 2008, un film qui raconte «l'autre 8 mai 1945». Son œuvre cinématographique se veut avant tout exploratrice de ces phases mémorielles importantes mais méconnues. Son film «Ici on noie les algériens» met en scène des archives et des images inédites, à l'appui des témoins qui, un 17 octobre 1961, étaient sortis manifester pacifiquement contre le couvre-feu arbitraire auquel ils ont été soumis. Mais le déroulement des événements en a voulu autrement, un massacre sans merci a visé les algériens, ils étaient férocement jetés dans la Seine. Pour la réalisatrice, il a fallu deux ans de recherche durant lesquels elle a remonté le fil du temps pour revisiter ainsi une phase historique encore occultée. A propos de son film, Yasmina a révélé avoir obtenu toutes les dérogations nécessaires pour consulter les archives (de la Préfecture de police pour les Archives de la police, des Archives nationales pour les archives du gouvernement, etc.). De très nombreux documents inédits (rapport, films, photos…), qui lui ont permis d'apporter un nouvel éclairage sur ces événements. À l'époque, sur ordre des plus hautes sphères de l'Etat, ont été mises en œuvre, les méthodes les plus sophistiquées pour dissimuler la vérité sur le massacre des algériens. Ainsi, on manipulait l'opinion publique, on empêchait les enquêtes…Peu à peu le 17 octobre était presque oublié, est devenu une sorte de tabou. « Ici on noie les algériens », permet au spectateur surtout algérien de re (nouer), un demi-siècle plus tard, avec le passé et découvrir les dessous d'un massacre dont les livres d'Histoire parlent peu.