Une ouverture faite, jeudi soir, avec fanfare, idhebalène, clowns, ballons et confettis. Une entrée en la matière était prévue en extérieur, mais une grosse averse a vite reconduit le festival dans le hall du TRB. Devant une salle comble et où les places à l'orchestre sont occupées par des figures du monde de la culture et du théâtre en particulier, comme Sonia, Benguettaf, Habib Réda…, Omar Fetmouche, directeur du TRB, narrera avec fortes métaphores une projection rétrospective du théâtre algérien depuis les années 1920. Le support est un montage de photos des figures d'antan des planches algériennes, avec en fond la place Port Saïd. Un voyage dans l'histoire et les lieux mythiques de notre théâtre. Au-delà de l'échange d'expériences, il s'agit, à travers la manifestation, de «garder le lien à travers la culture au moment où des dissensions sont en d'autres domaines entretenues», dira en substance le directeur de la culture de la wilaya, Khelaf Righi. Il ne pouvait si bien dire, car à quelque chose près, c'est le thème travaillé superbement dans la pièce présentée en soirée du deuxième jour. Les meilleurs des amours est la dernière production de la compagnie allemande Ulrike Düregger et Theater Deler. Un spectacle parlé, chanté et dansé. Il raconte la difficile entente entre deux amours, bien que vrais tous les deux. Deux amours d'étrangers. L'un du Sud et l'autre du Nord. Les renonciations du premier sur le plan culturel et social ne résisteront pas aux préjugés de l'environnement du pays d'accueil.Si la scénographie emprunte au ballet et à l'opéra, le texte est simple, tranchant et grave. C'est un regard sous l'angle humain de la mondialisation. En après-midi, c'est le théâtre palestinien qui est à l'honneur avec Aïd ila Haïfa, de la troupe Loqos. Une pièce de Yahia El Bechtaoui. Le personnage central a quitté Haïfa en 1948 pour Ramallah. Il revient chez lui en 1967. Retrouvera-t-il les siens ? Comment vivra-t-il la résistance ? Un regard tragique et émouvant du déchirement que vit le peuple palestinien.