L'OTAN a décidé, hier, de mettre fin à compter du 31 octobre à son opération de sept mois en Libye, une semaine après la mort de Mouammar El Gueddafi et en dépit des appels du nouveau régime pour qu'elle poursuive ses patrouilles aériennes jusqu'à la fin de l'année. «Le conseil de l'Atlantique Nord (l'instance dirigeante de l'alliance, élargie aux représentants des cinq pays non membres – Qatar, Emirats arabes unis, Maroc, Jordanie et Suède – partenaires de l'opération, ndlr) a confirmé la décision prise il y a une semaine. L'opération en Libye prendra fin le 31 octobre. Notre mission militaire est désormais terminée», a dit le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, sur son compte twitter, qui a prévu de faire une annonce officielle plus tard dans la journée. L'OTAN avait pris vendredi dernier, au lendemain de la mort de l'ex-dirigeant libyen Mouammar El Gueddafi, la décision, à titre provisoire, de la fin, au 31 octobre, de son opération, sept mois après les premiers bombardements des avions de l'Alliance. «Il y a une semaine, nous avons pris la décision préliminaire de mettre fin à notre opération militaire en Libye. Demain, nous allons confirmer cette décision», avait indiqué, jeudi soir, à Berlin, M. Rasmussen. «Nous avons totalement accompli notre mission», avait-il estimé, ajoutant qu'il ne voyait pas son organisation jouer de rôle majeur en Libye, mais que si le nouveau gouvernement libyen le lui demandait, elle pouvait l'aider dans sa transition démocratique. La décision de l'OTAN était attendue, le Conseil de sécurité de l'ONU ayant mis fin jeudi au mandat autorisant le recours à la force en Libye. C'est sur la base des résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité, qui avaient imposé des sanctions contre le régime du colonel Mouammar El Gueddafi et autorisé des mesures pour protéger les civils, que l'OTAN avait lancé son opération «Protecteur unifié». Une protection très… offensive Dans les faits, l'embargo sur les armes a largement contribué au changement de régime en Libye après plus de quarante ans de dictature, même si l'Alliance n'en avait pas officiellement fait un objectif. Le Conseil national de transition (CNT) a demandé, mercredi, le maintien de l'OTAN en Libye au moins «jusqu'à la fin de l'année», assurant que même après la mort de Mouammar El Gueddafi, ses derniers fidèles représentaient une menace pour le pays. Des craintes renforcées par des informations du quotidien sud-africain Beeld selon lesquelles un groupe de mercenaires sud-africains se trouvait toujours en Libye et tentait d'exfiltrer Seïf El Islam, le fils de Mouammar El Gueddafi. Selon un responsable touareg, Seïf El Islam se serait dirigé, mardi, à la frontière du Niger pour y chercher refuge. Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, dont le pays a joué un rôle majeur au sein de « Protecteur unifié » aux côtés de la France et des Etats-Unis, a estimé jeudi que la résolution de l'ONU montrait que ce pays était «entré dans une nouvelle ère». «La résolution répète que les autorités libyennes ont le devoir de protéger les droits de l'homme et d'empêcher les représailles et la vengeance», a-t-il expliqué, précisant avoir abordé ce sujet avec les dirigeants du CNT lors d'une visite à Tripoli la semaine dernière. Un responsable de l'OTAN avait toutefois indiqué, jeudi, que certains pays de l'Alliance pourraient aider les nouvelles autorités libyennes à «gérer leur espace aérien» et à contrôler les frontières, mais en dehors du cadre de l'OTAN.