En effet, chaque journée de championnat apporte son lot de contestations, d'erreurs flagrantes d'arbitrage, de mise au frigo et parfois de suspensions de referees. Tout cela n'est rien par rapport aux graves transgressions des lois et règlements commises par le patron de l'arbitrage algérien. Dans un article publié sur nos colonnes le 27 octobre 2011, sous le titre «Le côté cour de l'arbitrage», l'auteur avait mis en avant le fait que la CFA transgressait la loi 3 du jeu concernant le nombre de joueurs. Sur cette question précise, l'international board (IFAB) énonce : «Tout match est disputé par deux (02) équipes composées chacune de onze (11) joueurs, dont l'un sera gardien de but. Aucun match ne peut avoir lieu si l'une ou l'autre équipe dispose de moins de sept (07) joueurs». Voyons à présent ce que Belaïd Lacarne impose sur ce chapitre précis dans le «règlement transitoire de l'arbitre et de l'arbitrage» qu'il a remis aux arbitres pour application. A la page 5 du document, chapitre effectif d'une équipe seniors, il a mentionné : «Aucune rencontre ne peut débuter si l'une des équipes seniors se présente avec un effectif de moins de onze (11) joueurs». Dans sa réponse (mise au point) publiée le 17 novembre 2011, il a tenté de se dédouaner en imputant cette transgression à la FAF et plus particulièrement aux articles 57 et 70 des règlements généraux. Contrairement à ses allégations, la loi 3 permet à une équipe de débuter un match avec moins de onze (11) joueurs ; seuls les joueurs désignés titulaires sur la feuille de match pourront intégrer l'équipe à leur arrivée sur le terrain. Sur les principes de la loi 3, tels que mentionnés sur le fascicule remis aux arbitres, le président de la CFA fournit la preuve qu'il n'a pas fait une lecture et une application intelligentes, conformément à ce qu'exige l'International football association bord (IFAB). De par sa qualité de membre de la Commission des arbitres à la FIFA, il est mieux placé pour savoir que les lois du jeu de football association (FA) s'appliquent à tous les membres de la FIFA et que seule l'IFAB est habilitée à les promulguer et à les modifier. L'article 13 des statuts de la FIFA (obligations des membres), recommande dans ses alinéas 13-1-D de «faire respecter par leurs propres membres les statuts, règlements, directives et décisions des organes de la FIFA (dont l'IFAB est membre à part)» et 13-1-F «respecter les lois du jeu». Si l'IFAB laisse le soin à ses membres de fixer le nombre minimum de joueurs dans une équipe, ce nombre ne doit être jamais égal au maximum et se situe par conséquent entre 7 et 10. Le fait d'imputer à la FAF la responsabilité de cette violation de la loi 3 ne le disculpe pas d'avoir failli à ses obligations. De par les fonctions qui sont les siennes au niveau de la FIFA (Commission des arbitres), il a le devoir de veiller à ce qu'il n'y ait aucune transgression des statuts de la FIFA. Ce n'est malheureusement pas le seul impair commis par la CFA. Il y a aussi les examens de tests physiques auxquels sont soumis nos arbitres et qui se déroulent sur une piste qui n'est pas aux normes. Celle du stade de Relizane n'est pas homologuée ni par la Fédération algérienne d'athlétisme ni par la Fédération internationale (IAAF). Alors que les documents de la FIFA évoquent «une piste d'athlétisme de 400 mètres», celle de Relizane n'est pas aux normes. Malgré cela, les arbitres continuent de concourir sur cette piste «magique» au lieu de le faire sur de vraies pistes de 400 mètres. Toujours dans le même registre de la transgression des règlements et lois d'ici et d'ailleurs, la CFA indique dans son règlement transitoire de l'arbitre et de l'arbitrage à la page 20, chapitre grade fédéral que «les arbitres et arbitres assistants âgés de moins de 34 ans officiant en D2 devront avoir un minimum de 2 années d'ancienneté dans le grade de F2 pour ouvrir droit à la compétition leur permettant d'accéder au grade de fédéral, selon les modalités de passage (promotion des 4 meilleurs au classement annuel établi en fin de saison sportive)». Même son propre règlement, la CFA ne l'applique pas, puisqu'elle a promu un arbitre directeur qui a 36 ans et ouvert la voie au badge fédéral à huit (8) arbitres au lieu de quatre (4), comme le stipule le règlement cité. Ces huit heureux élus au grade de fédéral n'ont pas encore reçu le fameux morceau de tissu. Ils ont été informés individuellement et par mail de leur réussite. Leurs collègues arbitres assistants attendront encore un peu avant de goûter à cette joie. Affaire à suivre.