C'est en 1963, alors que l'euphorie de l'indépendance est encore toute fraîche, que la cité des martyrs, la première du genre, a été créée dans la localité de Berchiche, dans la commune d'El Kseur. Les résidants, en majorité des familles de martyrs de la révolution, y vivent. Les quelques équipements mis en place à l'époque, il y a une quarantaine d'années, sont aujourd'hui vétustes. Quant aux infrastructures de base, elles sont inexistantes. Et d'année en année, la situation devient de plus en plus intenable et le cadre de vie se dégrade perpétuellement. Les écrits et les appels aux autorités ne se comptent pas. « Nous saisissons par écrit tous les responsables au moins trois fois dans l'année », nous a déclaré M. Ghanem Tahar, président de l'association Mon village. Ce dernier nous énumère une série de problèmes qui nécessitent une prise en charge urgente. « Lorsque vous avez le refoulement des eaux usées et les conduites d'eau potable défectueuses, il y a forcément un risque de contamination. Les services concernés doivent intervenir rapidement », nous a déclaré notre interlocuteur. Il est vrai que cette cité est hideuse par ces routes défoncées, des gravats qui jonchent toutes les artères et les égouts sont à ciel ouvert. Et entre les poussières d'été et les bourbiers d'hiver, les habitants de cette cité souffrent le martyr. Par ailleurs, le problème d'eau potable se pose avec acuité. « Nous n'avons pas d'eau et on continue à payer des factures. Même la taxe de la qualité de l'eau est facturée. Nous achetons régulièrement le liquide précieux chez des marchands d'eau », nous a déclaré M. Ghanem. Le gaz de ville n'est pas encore à l'ordre du jour et les habitants de la localité acheminent des bouteilles de butane, le long de l'année. L'inexistence des infrastructures de base est criarde. Et l'importante population résidant dans cette localité, à laquelle il faudra ajouter l'ouverture de la résidence universitaire (15000 lits) de Berchiche, ne dispose ni d'une agence postale, ni d'un service d'Etat civil, ni d'infrastructure sportive et encore moins de structure de loisirs ou d'espace vert. Lassée par l'attente et ne voyant rien venir, la population envisage de répondre à ce laisser-aller par des actions d'envergure. « Nous lançons un dernier appel aux autorités pour qu'elles prennent en charge rapidement nos doléances. Le cas échéant, nous n'allons pas croiser les bras mais plutôt entreprendre des actions jusqu'à ce que nos problèmes trouvent une solution définitive », nous dira M. Ghanem.