La soirée de dimanche dernier a vu la présentation, sur les planches du TRC, de la pièce de Hamma Miliani, Ghadhab El Achikine (la rage des amants). Le public, sans être très nombreux, était de choix, dans ce sens où il a été très réceptif, faisant preuve d'une qualité d'écoute exceptionnelle. Le texte, en arabe classique, était ponctué ça et là, par des mots, sciemment cocasses, en langue dialectale, fusant notamment de la bouche du comédien Antar Hellal, qui, il faut l'avouer, a donné du punch à ce texte dramatique. La prestation des jeunes acteurs a été également remarquable, avec une présence et une aisance sur scène admirables. La pièce, dans laquelle évoluent 15 jeunes comédiens, en plus du rôle clé campé par Antar Hellal, se compose de sept actes ; elle dénonce, en exaltant la résistance et le courage, avec une certaine insolence, la violence et la bêtise humaines. L'œuvre stigmatise le sionisme, qui dépasse en horreur l'esprit du mal lui-même, représenté par « Bliks »(Antar Hellal), qui se propose de sauver le monde. Oui, Lucifer au secours du monde ! « J'ai voulu apporter quelques changements, donner une autre dimension, un caractère plus vivant à ce drame, en introduisant des gags, apporter de la joie…la question finale reste posée : l'amour peut-il sauver le monde ? » explique-t-il. La ville a-t-elle renoué avec le théâtre ? On l'espère, car le talent de ces jeunes comédiens est indéniable. Merci à eux pour les moments de pur bonheur qu'ils ont donnés à l'assistance.