Le 2 octobre 2018, Jamal Khashoggi, chroniqueur au Washington Post, à la demande de l'ambassade d'Arabie Saoudite à Washing-ton DC26, entre au consulat d'Arabie Saoudite à Istanbul pour obtenir un document nécessaire à son remariage, prévu pour le lendemain, avec sa fiancée, une journaliste turque, Hatice Cengiz. Le journaliste s'était rendu une première fois au consulat le 28 septembre pour obtenir l'attestation de divorce indispensable à son remariage. Il y rencontre alors un diplo-mate, qui l'adresse à un autre interlocuteur. Celui-ci s'avère être un membre des services de renseignement saoudiens. Il indique à Jamal Khashoggi que le consulat n'est pas en mesure de lui fournir le document immé-diatement, mais qu'il peut venir le récupérer la semaine suivante. Selon la police turque, le 2 octobre, Jamal Khashoggi y est séquestré, torturé et assassiné par des forces spéciales saoudiennes, puis son corps est démembré et transporté hors du consulat en direction d'un autre pays. Khashoggi dénonçait depuis un certain temps la politique conduite par le prince Mohammed Ben Salmane dans le royaume et le désastre de la guerre du Yémen. Dans son édition du 5 octobre, The Washington Post laisse une colonne blanche sous la photo de Khashoggi et le titre «A Missing Voice». Le 17 octobre, The New York Times rapporte qu'un proche du prince héritier a participé à l'assassinat du journaliste. Le Yeni ŞAfak, qui dit avoir eu accès à des enregistrements, affirme que le journaliste a eu les doigts coupés puis a été décapité. Pour sa part, le Middle East Eye, qui affirme avoir également eu accès aux enregistrements, ajoute que le journaliste n'a pas été interrogé, mais torturé puis démembré vif, tandis que son bourreau – qui serait médecin – écoutait de la musique. Après tergiversations, l'Arabie Saoudite admet, le 25 octobre, que le meurtre de Jamal Khashoggi était prémédité. Le 1er novembre, citant un responsable turc anonyme, The New York Ti-mes affirme que le corps aurait pu être dissous dans de l'acide. Le 17 novembre 2018, The Washington Post affirme que la CIA a conclu que le prince héritier saoudien Ben Salmane était le commanditaire de l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi à Istanbul. La CIA est parvenue à ces conclusions en se fondant sur le renseignement – notamment des appels téléphoniques entre le frère du prince héritier, Khaled Ben Salmane, ambassadeur d'Arabie Saoudite aux Etats-Unis, et Jamal Khashoggi. Le 27 novembre, The Washington Post avance que l'équipe de frappe saoudien-ne, qui a assassiné Jamal Khashoggi, fait partie d'une force d'action rapide dirigée par la cour du royaume ; celle-ci est déjà constituée depuis 18 mois pour chasser et kidnapper les dissidents du royaume à l'étranger et en Arabie Saoudite. Le Sénat américain a adopté le 13 décembre, sans aucune opposition, une résolution tenant le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane pour «responsable du meurtre» du journaliste Jamal Khashoggi.